Cinquième édition de la fête de la figue de barbarie à bouzeguene: Le village Sahel dans toutes ses couleurs

Cinquième édition de la fête de la figue de barbarie à bouzeguene: Le village Sahel dans toutes ses couleurs

C’est donc demain jeudi 11 août que sera donné le coup d’envoi de la 5ème édition de la fête de la figue de Barbarie à Bouzeguene.

Le village Sahel où se tient la manifestation, située à cheval entre le commercial et le culturel, s’animera durant tout le week-end aux couleurs vertes de cet arbuste mythique d’Afrique du Nord.

Pour la circonstance, un riche programme a été préparé par l’association organisatrice et la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou. Des stands seront réservés aux producteurs ô combien nombreux de la figue de Barbarie. Des conférences et des communications seront données pour mettre en valeur les bienfaits de ce fruit de saison. Aussi, faut-il signaler l’intérêt donné à la figue de Barbarie en ce qu’elle peut constituer comme opportunité dans le développement du tourisme et du commerce en général. En effet, celle-ci, produite en grandes quantités, peut représenter une valeur ajoutée à l’activité économique basée sur les produits du terroir. En Kabylie, la figue de Barbarie orne tous les villages. Ce fruit aux couleurs dorées quand il est mûr, trône sur les ruelles des villages comme pour exprimer sa prédominance sur le paysage. Sa présence en profusion fait même que les villageois ne s’y intéressent qu’à la fin de la saison estivale. Lorsqu’il devient rare, le fruit défendu est toujours plus délicieux.

Pour bien des raisons, le village Sahel, connu pour sa grandes production de figues de Barbarie a donc bien fait de penser à la célébrer. Le fruit est succulent et riche en vertus nutritives. La figue de Barbarie peut même servir de base à la fabrication de plusieurs produits pharmaceutiques. Certains pays comme le Maroc en produit des médicaments vendus dans le monde entier. La figue de Barbarie peut également s’insérer dans les circuits commerciaux nationaux. Sa vente actuelle même si elle se fait à la façon traditionnelle peut être modernisée. C’est un fruit fortement apprécié par les Algériens. Alors, pourquoi les en priver? La figue de Barbarie peut aussi constituer un produit à exporter vers d’autres pays. Il peut aisément intégrer les rayons des fruits exotiques.

Par ses particularités, la figue de Barbarie est un élément important de la machine du développement local. Un produit du terroir aussi important que la cerise, la figue, l’olive et bien d’autres richesses naturelles que recèle notre pays.

Par ailleurs, la production, même à profusion de ce fruit souffre d’un lourd handicap qui l’empêche d’intégrer le marché local avec force. La nature privée des terres en Kabylie fait que chaque famille produit la quantité largement suffisante pour sa consommation, mais pas assez pour vendre. C’est pourquoi, la figue de Barbarie est très rare sur les places marchandes, mais moisit sur les abords des ruelles en fin de saison. Sa surabondance ne profite donc pas à l’activité commerciale.

Enfin, cette embûche sera certainement l’une des préoccupations majeures sur lesquelles se pencheront sans nul doute les organisateurs comme les connaisseurs qui prendront part à la 5ème édition de la fête de la figue de Barbarie du village Sahel de Bouzeguene à partir de demain et qui s’étalera sur tout le week-end.

La fête qui se tiendra sera aussi l’occasion de faire connaître ce beau village ancestral. Par cette manifestation, Sahel participe au développement de plusieurs créneaux de l’activité économique tels que l’agriculture et le tourisme.

La fête est aussi une occasion pour lancer une réflexion sur les meilleurs moyens de moderniser les circuits de vente des produits du terroir comme la figue de Barbarie et bien d’autres encore. Ce fruit ne figure même pas dans les statistiques des ventes, marquant par là le désintérêt total dans lequel il baigne. Une souffrance qui touche bien des fruits comme la cerise qui est en déclin. Les chiffres sont éloquents quand on sait que seulement 4% de la production se retrouvent sur le marché formel, alors que le reste est vendu sur les trottoirs dans des conditions d’hygiène dramatiques et dont les rentes ne profitent ni aux producteurs ni à l’Etat.