Situé à 1200m d’altitude, le lac noir, appelé communément Agoulmim aberkan, est un lieu paradisiaque en plein cœur de la forêt de l’Akfadou. Entouré de toutes sortes d’arbres, des chênes zen, des cèdres, des sapins et autres, il constitue un merveilleux tableau naturel, peuplé de rainettes qui offrent aux visiteurs une véritable symphonie.
Les escapades en Kabylie, il y en a pour tous les goûts et surtout pour toutes les bourses. Comme le cas de la forêt de l’Akfadou (Bejaia) qui est devenue, ces derniers temps, le nouveau circuit privilégié des agences de voyages. Chaque vendredi une dizaine de bus, loués par des opérateurs, prennent le départ depuis Alger vers cette forêt. le client devra payer une somme entre 1000 DA et 1.500 DA. Et contrepartie, il aura une visite guidée, un bon déjeuner et surtout un décor féerique.
Et parmi ces agences de voyages, on trouve Dream tours. En effet, depuis peu, cette agence organise des sorties régulières en haute montagne. L’objectif, selon, Ben Ali Abdelhak, patron de l’agence, est «de relancer l’activité touristique dans notre région, appelée à devenir une des destinations privilégiées en Algérie», ajoutant que «ce lieu touristique est méconnu du grand public, vu que les pouvoirs publics, qui ne cessent de parler de l’investissement dans le tourisme de montagne, n’ont rien entrepris pour le faire connaître». Alors, c’est une occasion en or, à ne pas rater.
Ainsi, les participants à cette escapade se sont retrouvés vendredi dernier, au niveau du siège de l’Ugta du champ de manœuvres, aux environs de 7 heures du matin. Après les vérifications d’usage, le bus a pris la route vers 7h30 heures pour avaler plus de 215 km de bitume.
Pour se rendre au lac noir à partir d’Alger, y a deux routes. L’une par la ville de Tizi Ouzou et l’autre par l’autoroute Est-Ouest en passant par la wilaya de Bouira. Le trajet s’est déroulé sans embûche. Mais arrivé, à Adekar, un petit village de la wilaya de Béjaïa, le trajet se corse. En effet, de cette commune vers le lac noir, il faut emprunter un chemin de wilaya, sinueux et difficilement praticable. Ainsi, de la ville d’Adekar jusqu’au lac, il faut compter 11 km de piste ravinée par endroits. Les familles et les randonneurs qui s’y rendent sont, ainsi, obligés de laisser les véhicules plus loin.
En plus, on apprend que la Conservation des forêts de la wilaya de Béjaïa, qui aurait pu effectuer des travaux, ne peut le faire en raison du statut de ce chemin de wilaya, qui dépend de la direction des travaux publics. Alors les derniers kilomètres se feront à pied. A notre arrivée, le site offre une image à vous couper le souffle. Un lac, nappé de fleurs et ceinturé par des arbres et la présence de très nombreuses d’espèces méditerranéennes de flore et de faune. L’une des mascottes du lac noir est le cerf de Berbérie. Il n’y a que les plus chanceux des randonneurs qui peuvent dire qu’ils l’ont aperçu tellement l’animal, majestueux, est méfiant et insaisissable.
Voir Akfadou et comprendre…
Voir Venise et mourir, voir l’Akfadou et comprendre. Se rendre compte combien de richesses sont laissées à l’abandon ! Voir comment un potentiel touristique est ignoré. Voir Akfadou c’est comprendre ce qu’est le tourisme de montagne.
En plus de ses potentialités naturelles, l’Akfadou est riche d’une multitude de sites touristiques qui doivent faire l’objet d’un aménagement pour développer l’écotourisme et le tourisme de montagne. Le massif d’Akfadou s’étend sur une surface de 10000 hectares et chevauche les wilayas de Béjaïa et Tizi Ouzou.
L’un des sites que l’on y trouve, l’arboretum, connu sous le nom de l’arboretum du lac noir (Agoulmime Aberkane), composé d’espèces d’arbres et arbustes, introduits entre 1890 et 1948 pour améliorer les essences forestières.
On y trouve le cèdre de l’Atlas qui a formé une belle cédraie avec une très bonne régénération, le pin noir, le pin Coulter, le pin pignon, le sapin de Numidie, entre autres. Pour ce qui est de la faune, 22 mammifères ont été signalés dans la forêt d’Akfadou, parmi lesquels le singe magot, le sanglier, le lièvre commun, le lapin de Garenne, la belette, la genette, le hérisson, le porc-épic, le chat sauvage, le chacal, le renard et le rat roux, etc.
Les randonnées pédestres reprennent
À l’avènement du terrorisme, au début des années 1990, l’immense forêt était infestée par les groupes terroristes du GIA, puis par ceux du GSPC. Avant leur anéantissement progressif, vers la fin des années 1990, les amoureux de la montagne ne s’aventuraient guère à y faire des escapades. Les pérégrinations des plus téméraires se limitaient aux alentours des grands bourgs.
Le massif forestier de l’Akfadou est devenu interdit; les hordes terroristes suspectaient tous ceux qui osaient braver l’interdit. Mais avec le déclin du terrorisme, le Lac Noir est de nouveau visité. Les visiteurs, dont des familles, y viennent d’un peu partout pour un pique-nique ou des randonnées. Et en période de grandes chaleurs, les habitants de la région assistent avec plaisir à des excursions et à des randonnées pédestres de citoyens venus d’ailleurs.
C’est particulièrement les week-ends que le site reçoit le plus de monde. Il ne désemplit quasiment jamais de visiteurs étrangers à la région.