Circulation automobile à l’est d’Alger,L’enfer sur le bitume

Circulation automobile à l’est d’Alger,L’enfer sur le bitume

Régulièrement des automobilistes nous interpellent, au beau milieu d’immenses bouchons, pour se plaindre de l’enfer qu’ils subissent notamment sur la route nationale 5 (Alger- Constantine) le long du tronçon passant sur le territoire de la wilaya de Boumerdès. Pour les automobilistes partant ou venant de l’est du pays, particulièrement à hauteur des gorges de Lakhdaria, c’est l’enfer.

Ce lundi, un citoyen nous a joint par téléphone au début de l’après-midi pour crier sa colère : «Ce n’est pas normal ! La route est complètement bouchée ! Par cette chaleur étouffante des femmes et des enfants sont comme prisonniers dans les véhicules ! C’est l’enfer ! J’ai mis un temps fou pour traverser les quelques kilomètres des gorges de Palestro. Il n’y avait aucun accident qui puisse fermer la circulation. C’est tout simplement le barrage de Ammal qui ralentit la circulation ! Après avoir franchi ce barrage je constate qu’une file s’est constituée dans le sens inverse sur plusieurs kilomètres jusqu’à Aït Amrane. Certains automobilistes qui veulent avancer de quelques centaines de mètres circulent en contresens d’une voie express qui se termine à Ammal. Ils mettent impunément la vie d’autres automobilistes en danger ! C’est l’anarchie !» Effectivement, il est extrêmement pénible de circuler dans la wilaya de Boumerdès lorsque l’on roule sur la vieille RN5 quel que soit le sens : c’est-à-dire pour y entrer ou pour sortir de la région algéroise par cette route. En ces jours d’abstinence et de grande chaleur, poireauter pendant des heures dans son véhicule transformé en four est peu réjouissant et pousse à la révolte. Faut-il rappeler que pour un automobiliste qui entame son trajet à partir de la limite Est de la wilaya de l’ex- Rocher-Noir pour aller directement jusqu’au square Port Saïd, il doit nécessairement passer par cinq barrages fixes de la Gendarmerie nationale (limite Est de Boumerdès, Ammal, Aït Amrane, Thénia, Boudouaou, Réghaïa) et deux barrages policiers permanents aussi (les Bananiers et la Sablette). Tous ces points de contrôle ralentissent grandement la fluidité de la circulation. Mais les barrages de Ammal, Boudouaou, Réghaïa et des Bananiers sont, pour les conducteurs, des points noirs.

Impératif sécuritaire, mais…

On imagine aisément la réplique d’un officier répondant aux protestations des citoyens : «La mise en place de ces barrages est imposée par la conjoncture sécuritaire que vit le centre du pays en général et la Kabylie en particulier. Ces points de contrôle sont installés dans des points sensibles pour avoir le caractère préventif et dissuasif.» Personne ne disconvient sur la nécessité de ces barrages et aucun automobiliste n’est contre ce dispositif de contrôle autour des grandes agglomérations et sur les grands axes routiers. Ce sont assurément des obstacles dressés pour empêcher les terroristes de circuler librement et surtout de faire acheminer les véhicules piégés vers les villes.

A titre d’exemple : le barrage de Ammal qui cause le plus de tracas aux voyageurs par route est installé à quelques centaines de mètres en aval de la fameuse forêt de Djerrah, devenue base logistique des terroristes d’Aqmi. D’ailleurs, l’unité de gendarmerie qui veille sur ce barrage avait fait l’objet, il y a un peu plus d’une année, d’une attaque menée par un kamikaze, conduisant une camionnette bourrée d’explosifs. Onze gendarmes y périrent alors que d’autres agents de l’ordre et des civils ont été également blessés. Mais le barrage n’a jamais cessé de fonctionner. Les responsables estiment, peut-être, que ce point de contrôle installé à l’entrée ouest des gorges, sur une voie de communication d’une importance extrême, est essentiel. Oui, mais vigilance ne rime pas avec blocage. Pourrait-on entendre de la part de quelqu’un qui fait ce trajet. Oubliet- on que le passage par les gorges de Lakhdaria est l’un des plus importants du pays ? Ne relie-t-on pas la capitale avec une grande partie de la Kabylie, tout l’est et le sud-est du pays ? Les citoyens considèrent que les routes ne sont plus sécurisées et préfèrent circuler en plein jour, c’est-àdire tous en même temps. Il est certain que les services de sécurité ont une marge de manœuvre pour améliorer ce dispositif, le rendre plus fluide et moins stressant. La promesse faite le 5 juillet 2010 aux automobilistes par le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, qu’ils auraient possibilité d’effectuer le trajet Alger-Lakhdaria en 7 minutes, en passant pas Bouzegza, est dépassée. Les conducteurs doivent attendre encore longtemps avant d’appuyer sur le champignon en admirant le majestueux Bouzegza.

Abachi L.

ISSERS

Une bombe désamorcée

Les artificiers de la wilaya de Boumerdès ont désamorcé, hier en milieu de journée, une bombe artisanale qui a été déposée au bord de la RN12 (Thénia-Tizi-Ouzou). L’engin explosif a été découvert sur le pont qui traverse oued Issers, à l’entrée ouest de la ville des Issers, pas loin de l’école supérieure de la Gendarmerie nationale.

A. L.