L’armée israélienne a démoli mardi une vingtaine d’installations en Cisjordanie occupée, laissant 80 Palestiniens sans abri, ont indiqué habitants.
Les soldats de l’occupation ont détruit 24 structures, y compris des habitations, dans et autour du village de Khirbet Jenbah, au sud de Hébron, a indiqué l’Association des droits civils en Israël. Le terme « structures » recouvre communément toute installation, du panneau solaire aux habitations en passant par les abris pour animaux.
Ces démolitions sont régulièrement critiquées par la communauté internationale, comme l’occupation de la Cisjordanie par Israël et la poursuite de la colonisation.
L’UE a ainsi indiqué qu’elle avait financé dix des installations détruites mardi. Elle a appelé « le gouvernement israélien à revoir sa politique de colonisation et de démolition de projets », a déclaré un porte-parole à Jérusalem.
Les bulldozers sont entrés en action vers 07H00 locales (05H00 GMT) et « environ 80 personnes » se sont retrouvées sans abri, a indiqué à l’AFP Nidal Younès, chef du conseil du village, déclaré zone militaire par Israël dans les années 70.
L’occupation a indiqué que ces mesures ont été appliquées « contre des structures illégales et des panneaux solaires construits dans une zone militaire ». Cependant, il est illégal pour une puissance occupante d’établir des zones militaires dans les territoires qu’elle occupe, a souligné Sarit Michaeli, de l’ONG israélienne B’Tselem, qui documente les violations des droits de l’Homme dans les Territoires palestiniens.
Les habitants, pour beaucoup troglodytes, font valoir que leurs ancêtres peuplaient la zone avant l’occupation israélienne de la Cisjordanie à partir de 1967.
Plus tard mardi, un tribunal a gelé ces destructions jusqu’à un nouvel examen, accordant un répit d’une semaine aux plus de 1.000 habitants dont les habitations sont encore menacées de démolition dans dix autres villages, selon Mme Michaeli.
L’occupation israélienne a démoli 539 structures palestiniennes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est en 2015, entraînant le déplacement de 742 personnes selon le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).