Dans un environnement mondial de plus en plus concurrentiel, les classements des universités et des écoles se multiplient. Ceux-ci sont produits par différents organismes internationaux et visent à satisfaire le besoin de recherche, d’excellence et de performance des étudiants. Ils offrent aussi aux décideurs la possibilité de promouvoir des projets de réforme de l’enseignement supérieur.
Le Classement des Établissements d’Enseignement Supérieur algériens (CEESA)
Dans ce contexte, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a élaboré le Classement des Établissements d’Enseignement Supérieur algériens. Ce dernier s’appuie sur des critères figurant dans les différents classements mondiaux, tout en tenant compte des spécificités nationales.
Le CEESA classe 109 établissements de l’enseignement supérieur (universités et écoles) répartis sur tout le territoire national. Le barème de notation comprend un total de 100 points distribués sur cinq critères : l’enseignement (25 pts) ; la recherche scientifique (35 pts) ; le développement technologique et Innovation (15 pts) ; la gouvernance (15 pts) ; l’ouverture à l’international (10 pts).
L’USTHB et l’Université de Tlemcen se distinguent
Pour l’édition 2022 du Classement des Établissements d’Enseignement Supérieur algériens, deux universités tirent leur épingle du jeu et arrivent respectivement première et deuxième : L’Université des sciences et de la technologie Houari Boumediène de Bab Ezzouar et l’Université de Tlemcen.
En troisième, quatrième et cinquième position, on retrouve l’Université de Sétif, l’Université de M’Sila et l’Université de Sidi Bel Abbes. Les autres établissements du top 10 sont : l’École nationale supérieure vétérinaire, l’Université de Béjaïa, l’Université d’Annaba, l’Université de Biskra et enfin, l’Université d’Oran.
À noter qu’aucun des établissements de ce top 10 n’atteint la moyenne, soit la barre des 50 points.
La recherche scientifique, l’innovation et l’ouverture à l’international, parents pauvres de l’université algérienne
Quand on examine le CEESA en détail, un constat saute immédiatement aux yeux… Les notes des différents établissements de l’enseignement supérieur algériens en matière de recherche scientifique, d’innovation technologique et d’ouverture à l’international sont particulièrement médiocres.
Ainsi, en ce qui concerne la recherche scientifique, seule l’USTHB obtient la moyenne (17,78/35) ; l’Université de Sétif s’en sort relativement bien avec une note de 15,24/35. Pour ce qui est de l’innovation technologique, le tableau est encore plus sombre ; la meilleure université du classement, celle d’El Oued, n’obtient qu’un pauvre 6/15 ; les notes de la majorité des autres oscillent entre 1, 2 et 3 sur 15. Enfin, s’agissant de l’ouverture à l’international, deux universités uniquement dépassent la moyenne : l’Université de Bejaïa et celle de Tlemcen. Le seul critère où la plupart des établissements ont reçu une évaluation positive est celui de la gouvernance.
Par ailleurs, le ministre de l’Enseignement supérieur, Abdelbaki Benziane, a déclaré, lors de la Semaine scientifique nationale organisée en mai dernier, que les trois premières universités du classement bénéficieront d’un accompagnement spécifique. Le but étant, à l’horizon 2024, de les hisser dans le top 500 mondial. Mais au vu des résultats de cette évaluation, il faut dire qu’il reste beaucoup de pain sur la planche.