L’expert de la Banque mondiale, Mohamed Hamadouche n’imagine pas voir l’Algérie poursuivre le socialisme au-delà de 2018, compte tenu de ses répercussions négatives résultant notamment de la gratuité de l’enseignement et des soins de santé ainsi que le soutien au Hadj.
Mohamed Hamadouche prévoit l’apparition de trois classes sociales dans deux ans: pauvre, moyenne et riche.
Dans une déclaration à Echorouk, l’expert a fait savoir que les solutions que propose le ministère des Finances à travers le PLF 2017 étaient plutôt des solutions faciles et expéditives alors que le gouvernement aurait fait mieux, à ses yeux, de plafonner avant tout le taux du déficit du budget de l’Etat, le sérieux danger qui menace le trésor public, insistant sur le fait que cela passera par une égalité entre les dépenses et les recettes.
Par ailleurs, notre interlocuteur a plaidé pour réduire les dépenses supplémentaires plutôt que de recourir à chaque fois à la multiplication des taxes, comme la révision à la hausse des tarifs de carburant…etc.
A ce propos, il propose d’ouvrir les secteurs d’enseignement, des banques et des hôpitaux à l’investissement privé ce qui permettra à l’Exécutif de se décharger d’un fardeau d’investissement de quelques milliards de dollars.
« Le gouvernement est appelé aujourd’hui de se débarrasser de sa crainte du privé et qu’il se démarque du socialisme archaïque», a-t-il préconisé, estimant ainsi que le trésor ne peut plus tenir.
De l’avis de Hamadouche, il est impératif de dresser la liste des riches en Algérie, estimant que le gouvernement continue d’ignorer le nombre de riches et le patrimoine de chaque individu.
Pour étayer ses propos, notre interlocuteur a donné l’exemple des pays développés à l’instar de la France qui oblige de ses citoyens âgés de 18 ans au plus de déclarer leurs patrimoines le 30 avril de chaque année, tandis qu’aux États-Unis, les citoyens font ainsi le mois de juillet de chaque année. Est considéré ainsi comme évadé fiscal tout citoyen refusant de faire sa déclaration de patrimoine.
Selon lui, les services d’impôt avaient procédé depuis plus d’un an à recenser riches et pauvres sans qu’aucun résultat ne soit communiqué au jour d’aujourd’hui.
En outre, il a appelé à modifier la méthode dont le Salaire national minimum garanti (SNMG) est défini en fixant différemment le salaire des villageois et citadins suivant le niveau de vie de chaque région, estimant qu’il ne soit pas possible de comparer un citoyen demeurant à Alger et celui résidant dans une autre wilaya.