L’amélioration du climat des affaires en Algérie pour attirer les investissements étrangers tant chanté par les pouvoirs publics, reste dans les faits une simple profession de foi. Il n’ y a presque rien à l’horizon qui confirme que le gouvernement fait des efforts dans ce sens, à se fier au classement de la Banque mondiale (BM) qui vient d’être rendu public.
Dans l’édition 2016 du «Doing Business», l’Algérie perd pas moins de 9 places passant de la 154e à la 163è position dans le monde. Un pitoyable score pour lequel les responsables qui promettent à longueur de discours des «révolutions» devront répondre. Il n’ y a en effet aucune gloire à tirer de ce triste classement mondial sur un total de 189 pays.
On n’est pas loin en effet des pays en guerre comme la Somalie, la Libye, la Syrie ou à la Centrafrique ! L’Algérie mérite très largement mieux que ce rang indigne de son statut, de sa grandeur et de ses ressources. Les ministres qui passent leur temps à faire dans la Com’ viennent de prouver leur cuisant échec à vendre l’image de marque de leur pays qui se retrouve dans les profondeurs du classement de la Banque Mondiale.
163e position sur 188 !
Inutile de jeter la pierre à cette institution pour mettre en doute les résultats de son étude. Une étude qui se fonde sur un ensemble de dix critères de sélection que l’Algérie n’a pas vraiment satisfait. Mise à part «l’obtention des permis de construire» dans lequel notre pays enregistre une petite avancée -et encore !-, l’Algérie pointe parmi les derniers pays au monde dans les autres domaines déterminants dans le classement «Doing Business».
Le fait est que le climat des affaires en Algérie va paradoxalement de mal en pis alors qu’il n’ y a aucune crise politique ni sécuritaire. De la 115e position au Doing Business de 2008, notre pays a reculé à la 163 en 2015 !
S’il suffisait de parler…
La logique aurait voulu qu’un pays qui fait des efforts pour corriger ses imperfections pour stimuler l’investissement avance; mais l’Algérie recule inexplicablement.
A titre de comparaison, nos voisins font largement mieux. Les marocains gagnent cinq places, passant de la 80e à la 75e place des pays dans lesquels il fait bon faire des affaires. Les Tunisiens qui sortent d’une crise politique interne aiguë doublée d’une grave crise financière gagnent tout de même une place passant à la 74e place; c’est-à-dire juste devant le marocains.
Il est quand même choquant de constater que l’Algérie n’est pas vraiment loin de la Libye en proie à une guerre civile depuis quatre ans, qui ferme ce classement à la 188e position.
Rassurer les nationaux d’abord
Le ministre de l’industrie et des mines, Abdeslam Bouchouareb qui ne rate aucune occasion pour gloser sur «l’amélioration du climat des affaires», est mal servi. Érigé pourtant en «plan stratégique du gouvernement», cet objectif reste un vœu pieux. Comment pouvait-il en être autrement quand ce même ministre déclenche maladroitement une polémique avec un privé algérien (Issad Rebrab) qui lui reprochait de bloquer ses projets.
Il est pour le moins illusoire d’attendre que des investisseurs étrangers se bousculent au portillon quand les nationaux souffrent les martyrs pour créer des richesses dans leur pays. Nos responsables ont donc mieux à faire que de tenir des discours qui ne trompent plus personne.