Clotilde Reiss pourrait être échangée contre un prisonnier iranien

Clotilde Reiss pourrait être échangée contre un prisonnier iranien

A l’abri des murs de l’ambassade de France de Téhéran depuis le 16 août dernier, elle attend.

Libérée sous caution après avoir passé un mois en prison, Clotilde Reiss, accusée d’espionnage en Iran, attend son jugement.

Elle attend aussi, en cas de clémence, de pouvoir rentrer en France.

Retour qui pourrait être accéléré par une « contrepartie »…

Pas les déclarations publiques de Nicolas Sarkozy sur la fermeté à opposer à Téhéran, soupçonné de vouloir se doter de l’arme atomique, ou encore sur le fait que le peuple iranien « mérite mieux que ses dirigeants actuels ».

Mais bien par des tractations opérées dans l’ombre.

D’après un diplomate cité par Le Figaro, ces « tractations secrètes » concerneraient Ali Vakili Rad, un Iranien condamné pour l’assassinat de l’ancien Premier ministre du chah, Chapour Bakhtiar, tué en 1991 à Suresnes, dans les Hauts-de-Seine.

En exil en France depuis 1979, ce dernier menait le Mouvement de résistance nationale de l’Iran, opposé à la République islamique.

Toujours détenu à la centrale de Poissy dans les Yvelines, Ali Vakili Rad, 50 ans, a été condamné à la réclusion à perpétuité en 1994.

Mais la cour d’appel de Paris a mis fin à sa peine de sûreté le 2 juillet dernier, alors que Clotilde Reiss était incarcérée la veille à la prison d’Evin.

Un « signal positif » pour Téhéran

Libérable prochainement, Ali Vakili Rad a fait une demande de liberté conditionnelle assortie d’une mesure d’expulsion du territoire français. Une demande « logique » selon son avocat.

Le document « est depuis quelques jours sur le bureau du ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux », ajoute le quotidien qui affirme que l’homme a reçu un passeport iranien la semaine dernière.

Pourrait-il y avoir un échange? Un aller simple Téhéran-Paris pour la Française contre un aller simple Paris-Téhéran pour Ali Vakili Rad ?

Le diplomate consulté par Le Figaro n’en serait « pas surpris ». Il estime qu’un tel accord passerait par « d’autres canaux que la voie diplomatique », peut-être les services de renseignements.

Pendant ce temps, la Française « va bien » d’après le Quai d’Orsay.

A en croire le quotidien La Croix, elle profite du terrain de tennis et de la piscine de l’ambassade de France où elle est tenue de rester depuis le versement par Paris d’une caution d’environ 200 000 euros.

Elle serait aussi libre d’effectuer quelques sorties dans Téhéran, d’après ce quotidien.

Interrogé par Le Figaro, l’ancien activiste libanais Anis Naccache, auteur de la première tentative d’assassinat contre Shapour Bakhtiar en 1980, considère que « les Iraniens ont déjà fait un geste en relâchant Clotilde Reiss ».

A la France désormais, d’envoyer un « signal positif ».

C’est ainsi en tous cas que l’expulsion d’Ali Vakili Rad serait perçue à Téhéran.