Clôture de la 5E édition du Forum des Droits de l’Homme de Béjaïa: Appel à la libération de tous les détenus d’opinion et politiques

Clôture de la 5E édition du Forum des Droits de l’Homme de Béjaïa: Appel à la libération de tous les détenus d’opinion et politiques

La 5e édition du Forum des droits de l’Homme de Béjaïa, à l’occasion de la Journée mondiale de la célébration de la charte universelle des droits de l’Homme, a été clôturée, hier, par une conférence des organisateurs. Prévue initialement à la maison de la culture Taos-Amrouche, la conférence n’a pas eu lieu comme prévu faute d’autorisation de la wilaya. Les organisateurs se sont rabattus sur le siège du Centre de documentation des droits de l’Homme (Cddh) pour la tenue de leur activité.

Néanmoins, ils ont tenu avant à observer un rassemblement symbolique sur l’esplanade de la Maison de la culture pour “dénoncer énergiquement ce refus des autorités en porte-à-faux avec la déclaration universelle des droits de l’Homme”. En tout, ce sont quatre conférences qui ont été interdites depuis l’ouverture du Forum le 5 décembre.

Pour le vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (Laddh) Saïd Salhi, le forum est une réussite parce qu’il a porté le message des droits de l’Homme dans la société en animant 9 conférences publiques dans des communes et des cités universitaires. L’orateur estime qu’“il y a une volonté manifeste du pouvoir d’étouffer les droits de l’Homme et la dynamique née en leur faveur dans la société civile durant ce forum”.

“C’est en contradiction avec la charte universelle des droits de l’Homme. Cette interdiction suffit, à elle seule, pour se faire une idée sur la situation des droits de l’Homme en Algérie”, analyse-t-il. Et d’ajouter : “Les droits politiques et civils sont sur la sellette. Le pouvoir ne veut pas que Béjaïa fasse connexion entre les régions d’Algérie.” Il en veut pour preuve aussi l’emprisonnement des militants politiques et d’opinion, à l’exemple de Dr Fekhar et de Bouhafs, avant d’appeler à la libération de tous les détenus politiques et d’opinion et du respect par l’État de toutes les chartes universelles ratifiées par l’Algérie.

Abondant dans le même sens, le président de la Laddh, Mokhtar Bensaïd, se déclare être choqué par cette interdiction. “J’ai été vraiment choqué et abasourdi par cette décision qui va à l’encontre de la Constitution et des droits de l’Homme et que je condamne au passage fermement”, déclare-t-il. “Notre diplomatie obtient des succès en matière de dialogue entre les États et interdit le dialogue interne”, remarque-t-il. Il n’a pas manqué, par ailleurs, de dénoncer les propos “xénophobes” de Farouk Ksentini à l’égard des réfugiés subsahariens. De son côté, la présidente de l’association Tarwa n’Fadhma n’Soumer a appelé au “limogeage du président de la CNCCPDH”.

L. O.