La diva libanaise de la chanson arabe a honoré les Chaouias par sa présence et sa programmation pour la clôture de cet événement culturo–artistique abrité annuellement par l’antique Thamugadi des Aurès.
Khalida Toumi, attendue, n’était pas de la fête.
Frustrés par les défections intempestives d’artistes de renom à l’exemple du Libanais Georges Wassouf, de Lounes Ait Menguellat et d’autres moins connus, pour des raisons qu’ont essayé de justifier les missionnaires à Batna de l’ONCI, les habitués du théâtre de plein air de la ville de Timgad ont été finalement conciliés avec la montée sur scène de la Dame du pays du Cèdre. Elle a été parmi les premiers à honorer les Aurès en 1997, à la reprise du festival, après une éclipse de 12 ans. C’est sa deuxième participation.
Cette dernière soirée de ces journées caniculaires de ce mois de juillet 2010 a drainé des familles venues de l’Est algérien se ressourcer à l’art du chant arabe originel, avec l’orchestre musical ramené » intentionnellement avec l’artiste pour l’accompagner dans ses mélodies qui ne prêtent pas à l’improvisation » a souligné M. Bentorki, le commissaire du festival, lors d’une conférence de presse à l’hôtel Chelia.
Quant à la soirée, elle a démarré aux environs de 22 h pour s’achever sur un air d’adieu vers minuit. Sous le rythme apaisant et calme des instrumentistes, la belle femme a entamé d’abord des morceaux de ses tubes connus du public à l’exemple de « Iatazalt el Hob » (j’ai déserté l’amour), je t’aime très fort ….
Le public nombreux, notamment des familles, sûrement par nostalgie à la belle parole et son sens dans la vie affectueuse, répondra par des ovations saccadées. De vieilles femmes, se remémorant les défunts et glorieux, Oum Keltoum, Farid Latreche seront dans les nues. « Nous sommes émerveillés par cette voix douce et romanesque » clament les quinquagénaires et autres âmes sensibles à la parole.Majda Erroumi aura gratifié les noctambules d’un concert de haute facture et la preuve en est cette assiduité dans les gradins tout le long de son gala.
« Et comment donc ! » s’est exclamé un responsable politique qui semble bien apprécier cette chanteuse engagée. « C’est une diva de la fin des années soixante-dix qui s’inspire de grosses pointures de la chanson arabe à l’image de Abdelhalim Hafedh, Oum Keltoum.
» Et d’ajouter :
» Ce n’est pas du n’importe quoi dès lors qu’elle reprend les poèmes envoûtants d’auteurs arabes prestigieux comme Nizar Qabbani, Nizar Francis qu’elle soumet aux grands compositeurs musicaux comme Jane Marie Ricci, Marwan, Melham Barakat « . C’est toute une histoire inconnue des générations actuelles, préférant la chanson «sandwich». A la fin de la « Moutaa musicla », Majda a promis dans un briefing qu’elle «reviendra à Batna pour chanter pour ce public hospitalier qui sait apprécier».
Enfin, il faut rapporter qu’arrivée deux jours auparavant, la chanteuse a été hébergée au niveau de la résidence officielle de la wilaya, sous haute protection sécuritaire et a tenu par la suite une conférence au niveau de l’hémicycle de l’APW. La diva se dépite que la chanson arabe est dans un état de déshérence eu egard à cette reconversion de ce monde « adoucissant les mœurs » à l’industrie déplore la conférencière, ajoutant que » je chante l’amour, la partie et le Monde arabe, moi la Libanaise qui appréhende les douleurs de notre nation arabe ». Et de clôturer avec l’incontournable hymne désormais national « One two three, viva l’Algérie ».
Par : Bourki Abdelhak