Clôture du Salon international du livre d’Alger Sous le signe de l’affluence et de …l’humidité

Clôture du Salon international du livre d’Alger  Sous le signe de l’affluence et de …l’humidité

Le chapiteau abritant le Salon ressemblait hier à une ruche d’abeilles, tant il s’est avéré exigu pour contenir tout le monde.

Le Salon international du livre d’Alger (SILA) s’est achevé hier sur une note pessimiste malgré un succès d’affluence exceptionnel des visiteurs. Le chapiteau abritant le Salon ressemblait hier à une ruche d’abeilles, tant il s’est avéré exigu pour contenir tout le monde. «On évolue à l’étroit, il y a trop de stands à la fois dans le même endroit, on n’est pas à l’aise» lance H.K., 30 ans, professionnel dans le tourisme.

Au vu de l’affluence on est prêt à prendre sans pincettes le chiffre concernant les visiteurs avancé jeudi par Smaïl Amziane, commissaire du SILA, à savoir 150 000 personnes par jour. «C’est de la folie furieuse de comparer le SILA à la Foire de Frankfurt» assène Abdelhak Bouanane, directeur général de Omega. Mais Lazhari Labter des éditions du même nom se demande comment Smaïl Amziane a fait pour «calculer puisqu’on ne dispose d’aucun moyen pour compter», faisant observer qu’ «il n’y a pas eu de tickets d’entrée distribués aux visiteurs». M. Adimi d’IST (Information scientifique et technique) regrette quant à lui le fait qu’«on n’a même pas permis aux libraires de venir s’approvisionner, on dirait que le Salon est fait uniquement pour Alger. Comment voulez-vous que le livre arrive à Oran où à Constantine !» Et d’ironiser : «Peut-être qu’ils veulent faire venir toute l’Algérie par ici».

«Je suis de ceux qui ont considéré que c’est une erreur de déplacer le Salon du Palais des expositions de la Safex vers l’esplanade du 5-Juillet» déclare en guise de préliminaire Lazhari Labter qui tire le bilan du Salon. «On peut faire tenir le Salon là où l’on veut à condition de réunir toutes les conditions de sa réussite» explique-t-il. Et d’ajouter : «Cela n’a pas été le cas, on n’a pas prévu les moyens pour lutter contre l’humidité. Dès le premier jour, on a vu les livres se gondoler sous l’effet du fort taux d’humidité jusqu’à se mouiller complètement. De nombreux ouvrages ont été ainsi jetés à la poubelle» déplore-t-il. Notre interlocuteur juge «pas sérieuse et pas professionnelle» la réaction des organiseurs du Salon qui ont distribué des rouleaux de nylon transparent en guise de solution au problème d’acclimatation des livres. A ses yeux, «on aurait dû associer à l’organisation du Salon les 3 syndicats du livre que sont le Snel, le Spl et Aslia.

Auparavant on avait toujours impliqué ces organisations, c’est la première fois qu’elles en ont été exclues, ce qui est une aberration» a-t-il regretté. Selon lui, les conditions d’accueil des exposants étrangers n’étaient pas réunies. «Il n’y a pas eu assez de sanitaires, 5 ou 6 pour des milliers de gens, c’est très insuffisants ; cela a engendré d’énormes queues devant les toilettes». «On peut dire, a-t-il ajouté, qu’on a manqué de courtoisie vis-à-vis de nos invités étrangers». «La restauration elle aussi n’a pas suivi, poursuit Labter, les traiteurs sont pris d’assaut par le public de sorte que les professionnels et les éditeurs n’ont pu trouver de chaises pour s’asseoir». «On aurait pu disposer des chaises en plus grande quantité, poursuit-il, puisqu’elles ont été offertes gratuitement par une société dont je m’abstiendrai de donner le nom pour ne pas lui faire de la pub». «Le seul point positif à signaler c’est qu’on a fait de bonnes affaires. Cela est probablement dû au transport plus facile du moment que le site est situé au centre, on peut venir de Cheraga, de Hydra, d’Alger, de Ben Aknoun». Qu’on tienne compte de ces remarques afin que la prochaine édition soit meilleure, a-t-il souhaité.

L.G.