Pour le MAE, les récentes visites à Alger de dignitaires libyens et celle, prochaine, du président du Conseil libyen, Fayez el-Sarradj, sont autant de signes évocateurs d’une relance de la réconciliation nationale entre toutes les parties en Libye.
“L’Algérie s’investit résolument dans un dialogue nationale libyen qui devrait pouvoir consolider l’acquis de l’accord politique signé le 17 décembre 2015 et qui devrait ouvrir de nouvelles perspectives, notamment en termes de réconciliation nationale.” C’est par ces propos tenus au terme du 4e séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité, clôturé hier à Oran, que Ramtane Lamamra s’est exprimé sur le dossier libyen.
Pour le ministre des Affaires étrangères, les récentes visites à Alger de dignitaires libyens et celle, prochaine, du président du conseil libyen, Fayez el-Sarradj, sont autant de signes évocateurs d’une relance de la réconciliation nationale entre toutes les parties en Libye comme souhaité depuis longtemps par l’Algérie.
Lamamra rappellera l’action constante de l’Algérie, dans la durée, pour favoriser le dialogue entre Libyens pour des solutions pacifiques pérennes. Le chef de la diplomatie algérienne ajoutera souhaiter qu’“il y ait le même agenda de la communauté internationale non intrusif, qu’il ne soit pas une ingérence dans les affaires intérieures de la Libye”.
Des propos appuyés par Smaïl Chergui, le commissaire à la paix et à la sécurité à l’UA, qui se chargera du point de presse concluant l’évènement. Ainsi, il évoquera les prochaines étapes attendues sur la crise libyenne comme la prochaine visite du comité des chefs d’État africains à Tripoli et à Tobrouk et une réunion de réconciliation dont la date reste à déterminer.
“Il est important d’amener nos frères libyens à se réunir pour faire taire les armes et promouvoir la paix et la sécurité.” En termes de recommandations, le diplomate de l’UA insistera sur la nécessité de renforcer les capacités et la coordination des pays africains dans le groupe A3 siégeant au Conseil de sécurité à New York.
Il a été fait remarquer justement un manque de coordination qui a pénalisé forcément la voix des Africains au sein de l’instance onusienne. Abordant la situation sécuritaire et les risques terroristes qui planent sur le continent africain, notamment depuis les nouvelles donnes militaires, que ce soit en Afrique ou en Syrie, M. Chergui estimera que “la possibilité d’un retour des terroristes en Europe et en Afrique est une hypothèse à laquelle nous devons nous préparer et nous voulons que nos voisins aient la même lecture des impératifs pour la paix et la sécurité”.
Tout ce qui sera lié au terrorisme et à la radicalisation des jeunes a fortement interpellé les participants à ce séminaire, et c’est encore Smaïl Chergui qui l’exprimera. “La réponse au terrorisme ne peut être que sécuritaire, elle doit être également liée à la bonne gouvernance, de démocratie économique, il faut promouvoir les projets économiques, donner de l’espoir aux jeunes et combattre davantage le radicalisme.
C’est un travail qui doit intégrer les leaders religieux, tous les notables, les femmes et toute la société.” Pour autant, l’UA s’attelle à consolider les autres outils de lutte contre le terrorisme comme la force Afripol ou encore la nouvelle base logistique à Douala au Cameroun.
D. LOUKIL