“Nous nous engageons à construire un réseau mondial de citoyens du monde (…) pour briser l’isolement et coordonner le lancement d’actions communes visant à obtenir un monde libéré de la technologie de la fission nucléaire, qu’elle soit civile ou militaire”, souligne la déclaration de Montréal du FSM.
Le Forum social mondial (FSM) n’a pas tenu toutes ses promesses à l’occasion de sa 12e édition tenue à Montréal (Canada) du 9 au
14 août 2016. D’abord, au niveau de la mobilisation. Le Davos social, organisé pour la première fois dans un pays du G7 avec toute la symbolique qui va avec, a promis de mobiliser plus de 50 000 personnes au rendez-vous des altermondialistes. Ce ne fut pas le cas. À la décharge des organisateurs, plusieurs participants se sont vu refuser le visa d’entrée par les autorités canadiennes. En revanche, les thématiques débattues en plénière ou en ateliers ont permis de rapprocher les points de vue des participants.
Six jours de débats et d’ateliers ont contribué à construire un consensus contre “la fission nucléaire”. Le regroupement du FSM a adopté la “déclaration de Montréal” pour un monde libéré de la fission nucléaire. La déclaration, adoptée samedi, appelle à une forte mobilisation mondiale pour éliminer toutes les armes nucléaires, arrêter les activités d’extraction de l’uranium et mettre fin à la production de déchets nucléaires. Pour ce faire, les altermondialistes suggèrent aux États de se débarrasser des réacteurs nucléaires. “Nous nous engageons à construire un réseau mondial de citoyens du monde (…) pour briser l’isolement et coordonner le lancement d’actions communes visant à obtenir un monde libéré de la technologie de la fission nucléaire, qu’elle soit civile ou militaire”, souligne la déclaration de Montréal du FSM, dont les travaux de la 12e édition devaient se terminer hier dimanche avec des réunions opérationnelles du conseil international du FSM.
Les altermondialistes comptent ainsi lancer des actions de terrain pour faire de ce monde une planète sans nucléaire. Ainsi, faire pression sur les gouvernements pour abolir définitivement la fission nucléaire, en faisant la promotion des alternatives écologiques et durables des énergies renouvelables, demeure l’axe central de la politique du FSM qui compte également dénoncer “l’obsession démentielle de conserver des arsenaux d’armements nucléaires”. Le Printemps arabe et ses prolongements dans la région ont été au centre des débats de la conférence animée par Maha Azzam, présidente du Conseil révolutionnaire égyptien (CRE), et Haroun Seddiki, éditorialiste émérite au Toronto Star.
Pour eux, l’Occident a une grande part de responsabilité dans les turbulences vécues au Moyen-Orient. “Dans l’histoire assez récente de la région, les interventions occidentales ont eu des impacts négatifs importants”, soutiennent-ils. D’autres thèmes n’ont pas manqué de soulever l’intérêt du public, comme les changements climatiques, la guerre en Syrie, la question palestinienne, etc. Concernant la participation algérienne, autant dire qu’elle a été rachitique cette année, contrairement à la dernière édition du FSM à Tunis. Saïd Salhi qui fait partie du comité de suivi maghrébin a déjà précisé à Liberté que la délégation algérienne ne se déplacerait pas au Québec faute de prise en charge financière. Signalons, par ailleurs, que les organisateurs feront, ce lundi, le bilan du FSM à l’occasion d’une conférence de presse. Mais d’ores et déjà, les altermondialistes s’enthousiasment à qualifier le rendez-vous montréalais de “réussite totale”.