Colère à Maâtkas, Bouzeguene, Tigzirt et à Boudjima : ça bouillonne dans les villages

Colère à Maâtkas, Bouzeguene, Tigzirt et à Boudjima : ça bouillonne dans les villages

Les villageois d’Ouizgane, dans la daïra de Bouzeguene, ont procédé à la fermeture de la mairie et du siège de l’ADE pour le même problème.

Les actions de colère causées par le manque d’eau potable se poursuivent à travers les communes et les villages de la wilaya de Tizi Ouzou. C’est au tour des citoyens du village Siouane situé dans la commune de Maâtkas de manifester leur mécontentement. Le recours à l’action a été rendu nécessaire, expliquent les responsables du village, par l’absence d’eau potable depuis plusieurs semaines. Les maintes réclamations introduites au niveau de l’antenne locale de l’ADE et de la mairie n’ont reçu aucune réponse, ajoutent-ils. De leur côté, les responsables se rejettent la balle. Les élus affirmaient, pour leur part, que le problème est du ressort des services de l’ADE et de l’hydraulique, alors que ces derniers font savoir que la gestion du dossier de l’eau est du ressort des élus qui connaissent mieux que quiconque leurs communes respectueuses et ses villages. En fait, le manque d’eau potable ne concerne pas uniquement le village Ighil Siouane, mais plusieurs localités de cette commune.

Le siège de l’antenne ADE et de celui de la mairie ont bien été fermés par des villageois en colère, il y a une semaine, pour les mêmes raisons. De l’autre côté de la wilaya de Tizi Ouzou, au Nord-Est, ce sont les villageois d’Ouizgane dans la daïra de Bouzeguene qui ont procédé à la fermeture de la mairie et du siège de l’ADE pour le même motif. Les habitants de ce petit village précisent que leurs doléances ont été maintes fois transmises aux responsables de l’agence locale sans que pour cela ne soit apportée une quelconque solution. La gestion de la distribution de l’eau potable est un véritable casse-tête pour la wilaya de Tizi Ouzou. Dans beaucoup de communes, les villages souffrent car ce problème perdure. Pis encore, dans certains cas, le manque d’eau ne pénalise pas uniquement les ménages mais toute l’activité économique et commerciale comme c’est bien le cas dans la ville de Tigzirt.

Connue comme étant une ville touristique par excellence, cette cité antique souffre de l’absence d’alimentation en eau potable en pleine saison estivale. Cette situation pénalise gravement les commerçants de la ville ainsi que leur clientèle constituée essentiellement d’estivants qui affluent par centaines de milliers vers ses plages. C’est un véritable point noir dans la gestion de cette ville qui ne vit que de la saison estivale. Le manque d’eau potable s’éternise à Tigzirt depuis plusieurs décennies malgré les incessantes actions de colère des commerçants qui ont fermé tous les sièges susceptibles de faire entendre leur voix.

Par ailleurs, il convient de signaler que le manque d’eau dans les robinets de la wilaya n’est pas dû au manque de débit ou de quantités destinées à la population locale. La preuve en est quotidiennement donnée par les énormes fuites d’eau qui se perdent à cause des pannes des réseaux d’alimentation. Dans certaines communes comme Boudjima, les quantités perdues qui retournent dans les rivières dépassent de loin celles qui parviennent aux robinets. Les causes sont multiples. Dans certains cas, l’ADE rejette la balle, non sans raison, du côté des services de l’hydraulique pour défaillance dans le réseau d’alimentation.

Les élus, quant à eux, accusent les entreprises réalisatrices des projets d’alimentation en gaz de ville de manque de synchronisation dans leur travail. Souvent les pertes d’eau sont causées par les travaux de réfection des routes ou du réseau de gaz de ville ou de la Sonelgaz. Enfin, notons aussi que les responsables ont évoqué de prochaines lois à même de juguler ce problème, mais qui n’ont pas encore vu le jour. Pour le moment, la seule victime est le citoyen qui reste sans eau durant les journées caniculaires de l’été. Le rapport de la gendarmerie confirme d’ailleurs cette tendance au recours aux actions de colère pour se faire entendre car, selon les statistiques données, les actions en question ont augmenté de 78%.