Le Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc) d’Oran
a organisé, avant-hier, un colloque international autour de la thématique «traduction, théâtre et identité», animé par des chercheurs universitaires et des linguistes nationaux et internationaux, qui ont mis l’accent sur l’intérêt accordé à la traduction théâtrale vers l’arabe.
L’assistance a suivi, durant la première journée de la rencontre de deux jours, des communications abordant la traduction du discours théâtral, le texte sur scène, le rôle du traducteur, l’identité dans le roman algérien théâtral, l’identité culturelle et sociale, la culture théâtrale en Algérie et son rôle dans la construction de l’identité locale. Rihab Alloula, de l’université d’Oran 2 Mohamed-Benahmed, a souligné, à ce propos, que la traduction théâtrale «est restée en marge», tout en insistant sur son importance car, (c’est) «une opération plus compliquée vu que le théâtre est un genre artistique piloté par des éléments interférents et non un genre littéraire», rapporte l’APS. L’intervenante a présenté, à cette occasion, l’expérience théâtrale d’Abdelkader Alloula dans la traduction de la pièce « Arlequin valet de deux maîtres » de l’écrivain dramaturge italien Carlo Goldoni, une pièce de théâtre en 3 actes de Carlo Goldoni, une comédie écrite en 1745. En 1993, «Arlequin, valet des deux maîtres», pièce de divertissement, adaptée en arabe dialectal, clôt la création théâtrale d’Alloula, dans un ultime message où le dramaturge algérien proclamait les droits au bonheur, à l’amour, à la vie et réaffirmait les vertus du rire pour comprendre et critiquer la société, afin de maîtriser son propre destin. Il est à noter, qu’à l’occasion de la commémoration du 25e anniversaire de l’assassinat d’Abdelkader Alloula, le Théâtre régional d’Oran, en collaboration avec le Théâtre national algérien, a ressuscité cette pièce dans une nouvelle version proposée par Ziani Cherif Ayad, basée sur une adaptation écrite par le dramaturge Mohamed Bourahla. Par ailleurs, lors de ce colloque de deux jours, Imad Mahnan de l’université de Djendouba, en Tunisie, a mis l’accent sur la nécessité de la terminologie authentifiée de la traduction des textes de langues latines ou anglo-saxonnes vers l’arabe, signalant que les dictionnaires théâtraux arabes s’appuient sur les termes interférents.
Pour le conférencier, la traduction théâtrale prend en considération la question de l’identité en respectant les spécificités culturelles, sociales et religieuses des pays. La rencontre, organisée en collaboration avec le Théâtre régional d’Oran Abdelkader-Alloula, enregistre la participation d’universitaires et chercheurs de plusieurs régions du pays ainsi que de Jordanie, de Tunisie et d’Espagne. En marge de ce colloque international, une convention de partenariat a été signée entre le Crasc et le TRO d’Oran par les directeurs des deux établissements, respectueusement Djillali Mestari et Mourad Senoussi. La convention vise à orienter des recherches vers des questions liées au théâtre dont l’adaptation et la traduction. Le Théâtre régional d’Oran a présenté, à l’occasion de la tenue de ce colloque, au niveau du CRASC, la pièce « Ennadji » (le naufragé) du théâtre de rue, mise en scène par Adila Bendimerad et interprétée par Nazim Heladja et Massilia Aït Ali. Cette pièce est une adaptation du célèbre conte des « Sept voyages de Sindabad » interprétée en arabe dialectal.n