S’exprimant à l’occasion d’une table ronde organisée par le musée régional du Moudjahid pour la commémoration du 59ème anniversaire de la mort de ce chef historique tombé au champ d’honneur en compagnie du colonel Si El Houas a Djebel Thameur, des anciens maquisards de la guerre de libération nationale dont Ait Ahmed Ouali, Laichour Slimane, Si Ouamer Azwaw, ont mis en exergue la « générosité du colonel Amirouche envers les siens, sa disponibilité envers les moudjahidine qui étaient sous son commandement et son humanisme envers les prisonniers ».
« Il se préoccupait toujours de la situation des moudjahidine et accordait une attention particulière aux blessés en s’assurant de leur prise en charge », ont-ils témoigné. Des valeurs qui ont fait que « tous les combattants l’aimaient’’ a insisté Ouali Ait Ahmed dit Si Ouali, ancien officier de l’Armée de libération nationale (ALN). Cette dimension de la valeur humaine on la retrouve chez lui-même dans le traitement qu’il réservait aux prisonniers.
Il citera l’exemple de la prise par les moudjahidine et grâce à la complicité de Zernouh Mohamed de Zaafrane dans la région de Djelfa, du poste militaire colonial d’El-Horane du coté de M’sila, et qui s’est soldée par la récupération de plusieurs chargements d’armes et de munitions, d’effets militaires, de rations alimentaires et autres et durant laquelle 17 militaires français ont été fait prisonniers.
Parmi les prisonniers, il y avait le chef du poste le lieutenant Olivier Dubos que le colonel Amirouche a voulu échanger contre le lieutenant Salhi Hocine d’El Kseur, mais l’armée coloniale a répondu par l’exécution de Salhi Hocine. L’autre prisonnier libéré par ce même responsable historique de la wilaya III était le pasteur Lester Griffith qui a été libéré après plus de trois mois passés au maquis non sans que le Colonel Amirouche ne lui remette un bon pour lui rembourser sa voiture brulé par les moudjahidine lors de son arrestation.
« Ce pasteur qui a rejoint les Etat unies d’Amérique, est devenu le porte-voix de l’ALN dans ce pays qu’il a réussi à faire gagner à la cause algérienne pour l’indépendance », a souligné Si Ouali Ait Ahmed.
De son côté, l’agent de liaison du Colonel Amirouche, Laichour Slimane a abordé l’apport de ce chef historique à l’organisation militaire et administrative de la wilaya III historique par ce « leader, grand meneur d’hommes, à la stratégie redoutable et à l’organisation pertinente, qui a marqué d’une emprunte indélébile la destinée de cette wilaya », a-t il dit en citant sa réorganisation des maquis qui étaient affaiblis par l’opération d’infiltration La Bleuite lancée par l’armée coloniale.
« Grace à la vigilance et à la détermination de Si Amirouche et de ses collaborateurs, ce complot (La bleuite) a échoué », a-t-il observé en déplorant que « la vérité eut été si obscurcie et le mensonge si établie dans cette affaire ou le colonel Amirouche a eu à affronter des situations inquiétantes, dangereuses, voire inextricables dans un contexte où se sont les événements qui commandent aux hommes et non l’inverse ».
Laichour Slimane a également rappelé l’importance qu’accordait le Colonel Amirouche à l’instruction des jeunes, en les envoyant poursuivre leurs études à l’étranger. « Il fut, garce à cette démarche, à l’origine de la formation des futurs cadres de l’Algérie indépendante et qui ont eu à occuper des postes dans l’armée, l’administration centrale, la diplomatie et les entreprises étatiques », a-t-il reconnu.