ALGER – La redéfinition « plus juste » des concepts historiques liés à la période de la colonisation française de l’Algérie, incluant le Mouvement national et la guerre de libération nationale, sera « bientôt achevée », a affirmé jeudi à Alger le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni.
Intervenant en marge d’une rencontre commémorative du 61e anniversaire des événements de Sakiet Sidi Youcef, survenus le 8 février 1958 dans cette localité frontalière de Tunisie, le ministre a fait savoir que le processus de redéfinition de certains concepts liés à la lutte du peuple algérien contre la colonisation française, « entamé il y a plus de 2 ans, en est à 90% et sera bientôt achevé ».
« Nous sommes dans une autre étape d’écriture de notre Histoire. Un atelier de travail est en train de redéfinir de manière plus juste tous les concepts historiques inhérents au Mouvement national et à la guerre de libération nationale », a déclaré le ministre, faisant savoir que « ce douloureux épisode de l’histoire de la Révolution algérienne sera officiellement défini comme étant les massacres de Sakiet Sidi Youcef ».
Précisant que cet atelier relève du Centre national d’études et de recherche sur le Mouvement national et la Révolution du 1er novembre 1954, placé sous la tutelle de son département ministériel, M. Zitouni a indiqué qu’une commission spécialisée s’attèle à recenser tous les concepts devant être concernés par cette opération.
S’agissant des massacres de Sakiet Sidi Youcef, il a estimé « nécessaire de méditer cette étape historique de la Révolution algérienne », notant que les deux peuples algérien et tunisien « ont édifié une position de lutte, de dignité et de bravoure commune ».
Citant la déclaration du président de la République à ce sujet, il a poursuivi que les Algériens et les Tunisiens « ont fait montre de l’une des plus grandes images de fraternité, de solidarité et de cohésion entre les peuples et ont démontré au monde que la force et la solidité de ce qui les unissait étaient plus grands que les exactions du colonisateur ».
Pour le ministre, « ce qui a été perpétré par le colonisateur français, il y a 61 ans, est un acte de vengeance et de désespoir face au courage des moudjahidine qui ont donné des leçons en matière d’organisation et de coordination dans leur sacrifice pour la nation ».
Ces massacres attestent, en outre, que « les frontières et barrières n’ont pu et ne pourront jamais séparer les deux peuples et le sang d’innocents de ce village a réaffirmé les liens qui les unissent », a souligné le ministre, soutenant que ces faits « ont changé le cours des choses et ont permis une meilleure concertation des efforts entre les peuples maghrébins ».
M. Zitouni a plaidé, en outre, pour que « cette cohésion se poursuive aujourd’hui comme cela a été maintes fois exprimée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika », rappelant, à ce propos, le message véhiculé par la Charte pour la paix et la réconciliation nationale.
Présent à cette rencontre aux côtés du ministre de la Communication, Djamel Kaouane, l’ambassadeur de Tunisie en Algérie, Nacer El-Said, a considéré, pour sa part, que les deux pays « sont confrontés aujourd’hui à des défis communs que leurs peuples sont en mesure de relever comme ils l’ont fait par le passé », citant « les défis de l’émigration clandestine, la lutte contre le terrorisme, la contrebande et le climat ».
Intervenant en marge de cette conférence, il a s’est félicité de l’inauguration du projet de raccordement de la Tunisie en gaz algérien, le qualifiant de « passerelle qui renforce les liens fraternels, historiques et géographiques unissant les peuples algérien et tunisien ».