Combat contre la censure dans les médias publics : Les journalistes de la Télévision publique observent leur 16e sit-in

Combat contre la censure dans les médias publics : Les journalistes de la Télévision publique observent leur 16e sit-in

Pour la seizième fois depuis le début du mouvement populaire, des journalistes de la télévision publique ont organisé, hier lundi, un sit-in de protestation. Ils dénoncent le manque de professionnalisme du média public et réclament plus de liberté dans le traitement de l’information. Contrairement aux semaines précédentes, le nombre de manifestants n’était pas énorme. Une dizaine de journalistes, de techniciens de la télévision publique ont tenu à rappeler leurs revendications.

Sur des pancartes, on pouvait lire : “Halte à la désinformation, attention danger”, “Une parole libre et responsable”, “Journalistes unis pour la liberté d’expression” ou encore “Mon métier est d’informer et non de désinformer”. Ces slogans sont adaptés à l’actualité du moment. La veille, la télévision publique a fait un nouveau pas dans la désinformation. Elle a donné une fausse information sur le moudjahid Lakhdar Bouregâa, arrêté la veille par les services de sécurité et incarcéré pour “atteinte à corps constitués”.

Pour Abdelmadjid Benkaci, journaliste à la chaîne Canal Algérie, ce qui s’est passé la veille est “un précédent grave”. “La télévision publique ne doit jamais verser dans la désinformation”, a-t-il déclaré au micro de BRTV. Très nombreux au début du mouvement populaire, les journalistes contestataires de la télévision publique deviennent de plus en plus rares. Certains des manifestants, qui se regroupent désormais tous les lundis, ont été sanctionnés par leur hiérarchie pour avoir osé revendiquer plus de professionnalisme.

Alors qu’elle a couvert les premières manifestations populaires après le 22 février et ouvert ses antennes à quelques débats, la télévision gouvernementale a, peu à peu, fermé le jeu. L’information a laissé place à de la propagande et les débats sont désormais à sens unique. Dimanche soir, la télévision gouvernementale a présenté Lakhdar Bouregâa dans la peau d’un collaborateur de la France coloniale. Une accusation qui a suscité l’ire de la classe politique et de la société civile. L’organisation des moudjahidine, ONM, a décidé de porter plainte pour défendre l’honneur du vieux maquisard.

Ali B.