Commémoration du 114e anniversaire de sa disparition: Béjaïa rend hommage à l’écrivaine Isabelle Eberhardt

Commémoration du 114e anniversaire de sa disparition: Béjaïa rend hommage à l’écrivaine Isabelle Eberhardt

Cette journée commémorative vise à “faire connaître auprès du grand public, notamment la frange juvénile, cette grande dame qui avait pris nettement position pour le peuple algérien opprimé, en dénonçant dans ses nombreux écrits la colonisation française”.

Le 114e anniversaire de la disparition d’Isabelle Eberhardt, une écrivaine d’origine germano-russe, décédée le 21 octobre 1904 à Aïn Sefra, dans le sud-ouest de l’Algérie, à l’âge de 27 ans, a été célébré, ce samedi 27 octobre, à Béjaïa, à l’initiative de l’association culturelle locale portant le nom de la défunte romancière.

Ainsi, la bibliothèque principale de la lecture publique de la ville de Béjaïa a abrité dans l’après-midi de samedi dernier une série d’activités organisées pour la circonstance, dont une exposition de posters et de documents relatant la vie et le parcours de l’écrivaine suisse, devenue française par mariage.

Au hall du premier étage, les membres de l’association organisatrice proposent à la vente ses livres qu’ils ont réédités chez les éditions Talantikit de Béjaïa. À 15h30, le public a été invité à une projection d’un film algérien intitulé Errances, réalisé en 1991 par Djaffar Damardji.

Selon le président de l’association Isabelle-Eberhardt de Béjaïa, Daniel Zerari, l’organisation de cette journée commémorative vise à “faire connaître auprès du grand public, notamment la frange juvénile, cette grande dame qui avait pris nettement position pour le peuple algérien opprimé, en dénonçant dans ses nombreux écrits la colonisation française et ses exactions en Algérie”. Pour rappel, Isabelle Eberhardt, née le 17 février 1877 à Genève (Suisse), avait embrassé la religion musulmane et parlait couramment sept langues dont l’arabe et le berbère. Elle s’était mariée à un spahi d’origine algérienne nommé Slimane Ehni. Sa mère, Nathalie de Moerder, surnommée Fatima Manoubia, après sa conversion à l’Islam, repose dans le cimetière musulman Zaghouane d’Annaba.

Elle est arrivée en Algérie en mai 1897, en s’installant d’abord dans la ville de Bône (Annaba), alors qu’elle n’avait que 20 ans. Au lendemain de la mort de sa mère, elle mena une vie de nomade, avant de rencontrer un certain Slimane Ehni, musulman de nationalité française, qui deviendra son mari en 1901.

Après son mariage en Algérie, elle s’installa à Béni Ounif, puis à Aïn Sefra, dans le Sud algérien, où elle fut collaboratrice du journal arabophone Akhbar. Elle fut aussi reporter de guerre pendant les troubles près de la frontière marocaine.

Isabelle trouva la mort en cette journée fatidique du 21 octobre 1904, suite à la crue de l’oued d’Aïn Sefra. Elle partit à la fleur de l’âge, puisqu’elle n’avait que 27 ans. Depuis, elle repose au cimetière musulman de Sidi-Boudjemaâ d’Aïn Sefra.

Kamel Ouhnia