Commémoration du 72e anniversaire des Massacres du 8 Mai 1945, Conférence au musée du Moudjahid : Combattre l’oubli

Commémoration du 72e anniversaire des Massacres du 8 Mai 1945, Conférence au musée du Moudjahid : Combattre l’oubli

Un groupe d’historiens et de maîtres de conférences est revenu hier sur l’importance de commémorer les massacres du 8 mai 1945 et d’en léguer le souvenir à la postérité, pour qu’elle sache que l’histoire du pays est riche d’évènements historiques.

Lors d’une conférence historique, animée au musée du Moudjahid à Alger, intitulée «Les massacres du 8 Mai 1945, le tournant décisif dans le parcours de la lutte du peuple algérien», le modérateur de la conférence a insisté sur l’importance d’«ancrer la culture historique» chez nos concitoyens,  car ce long combat n’a pas surgi  du néant, bien au contraire, il avait un but précis, et il s’est consolidé à la suite d’une longue maturation patriotique visant à émanciper notre territoire et de recouvrer notre souveraineté nationale. C’est pourquoi il est nécessaire de rappeler ce message en permanence, en enrichissant les différents contextes de ce parcours révolutionnaire.

Dans son allocution, Dr Kamel Hamzi, de l’université d’Alger, a parlé du développement du mouvement national algérien de 1936-1945, et a tenu à réitérer que le 8 mai 1945 est un repère historique qui ne sera jamais oublié, notamment qu’après cette date, «on a compris la nécessité d’opter pour la lutte armée et que le pouvoir colonial adoptait une politique visant à démobiliser  les révolutionnaires algériens pour  gagner du temps». Le conférencier a rappelé les principales revendications du peuple algérien pour libérer l’Algérie.

Pour sa part, Dr Sid-Ahmed Benamani, de l’université d’Alger-1, est revenu sur le génocide du 8 mai 1945, à la lumière des témoignages vivants  au sujet de ces massacres, en illustrant cela par des  images pertinentes, en axant sur la ville de Sétif qui reste un témoin de ces manifestations.

Après avoir rappelé que Sétif est l’une des wilayas qui ont subi une violence terrible du colonialisme français, qui a fait preuve d’une férocité sans égale contre des Algériens sans armes afin de le contraindre à subir une domination permanente et de les pousser à capituler, le conférencier a plaidé pour une quête intelligente afin de se documenter davantage sur notre histoire.

Hamza Hichem

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Béni chougrane

Témoigner pour les générations futures

Pour la commémoration du 72e anniversaire  des massacres du 8 mai 1945, c’est la daïra de Bouhanifia qui a été choisie par la wilaya de Mascara pour abriter les festivités commémorant cet événement tragique dans l’histoire du peuple algérien qui a fait face à la barbarie perpétrée par l’armée coloniale contre les populations civiles, notamment à Sétif, Guelma et Kherrata. Dans cette localité, les autorités locales et les membres de la famille révolutionnaire de la région de Béni Chougrane  ont évoqué les souffrances endurées sous l’occupation française. Plusieurs activités ont marqué cet événement,  où il a été procédé à la réhunimation de restes de chouhada à Hacine et à l’inspection su projet de raccordement en gaz naturel de la localité d’El-Guitna pour  490 foyers, soit une enveloppe financière de l’ordre de 145 millions de DA, l’inauguration d’une agence bancaire à Bouhanifia et l’inspection des travaux de réhabilitation d’un bureau de poste à Graia, d’un montant de 4 millions de DA. Dans ce haut lieu d’histoire de la cité de l’Émir, beaucoup d’activités culturelles ont été organisées pour commémorer, comme il se doit, ce drame qui a marqué tout le peule algérien sans exception, et l’évoquer dans sa réalité est, certes, douloureux, nous raconte ce moudjahid, mais les jeunes générations doivent connaître les péripéties de l’histoire de leur pays par l’horreur, pour se rappeler au souvenir des chouhada tombés au champ d’honneur.

A. Ghomchi

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Tizi Ouzou

Souvenir et émotion

La commémoration du 72e anniversaire des massacres du 8 mai 1945 s’est déroulée, hier à Tizi Ouzou, dans le souvenir et le recueillement; à la mémoire de tous les martyrs qui se sont sacrifiés pour libérer notre pays du joug colonial pendant plus de 132 années. Pour marquer cette date, témoin des atrocités subies par le peuple algérien durant cette longue nuit coloniale, une forte délégation conduite par le wali de Tizi Ouzou, Mohamed Bouderbali,  composée des membres de la famille révolutionnaire, des élus et des directeurs de l’exécutif de wilaya, s’est recueillie, dans la matinée, à la mémoire de tous les martyrs au niveau du sanctuaire qui leur est dédié à M’douha, où des gerbes de fleurs ont été déposées et les couleurs nationales levées. Le devoir de recueillement accompli dans la ferveur et le souvenir, la délégation officielle s’est déplacée, ensuite, à la maison de la Culture Mouloud-Mammeri où il a été procédé à l’inauguration d’une riche exposition photographique intitulée «Algérie des lumières», de l’écrivain Attaf. La commémoration de cette date symbolisant les énormes sacrifices consentis par les Algériens pour la libération de notre pays  a été aussi marquée par le raccordement de 668 foyers au gaz naturel à travers trois villages de la commune de Larbaâ Nath Irathen, à savoir Taguemount Boudfel, Ighil Guefri e Ighil Lhadj.

Lors de cette opération, le wali de Tizi Ouzou a indiqué que l’arrivée du gaz naturel dans la majorité des villages, y compris ceux les plus reculés, est le fruit de l’indépendance acquise par les sacrifices consentis depuis l’époque des résistances populaires, en passant par les massacres du 8 mai 1945 jusqu’à la glorieuse Révolution de Novembre 1954. «Aujourd’hui, nous tirons profit de l’héroïque lutte du peuple algérien pour arracher son indépendance», a-t-il souligné, en annonçant que cette opération sera suivie dans les prochains jours par d’autres.

Bel. Adrar

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Bordj Bou-Arréridj

Le devoir de mémoire

Le sacrifice des martyrs du 8 mai 45 n’a pas été oublié. Leur idéal non plus. Ces martyrs, qui sont tombés au champ pour une Algérie libre et prospère, ont ouvert la voie à des millions d’autres. Aujourd’hui encore, leur message guide les pas de l’État algérien souverain pour lequel ils ont donné leur vie. Cet État tient à commémorer leur combat par la réalisation de nouveaux acquis qui ont pour objectif d’améliorer les conditions de vie du peuple. Ce peuple, qui a donné naissance à ces héros, mérite tous les sacrifices, lui qui a payé cher son attachement à sa liberté et à son émancipation. Dans la wilaya de Bordj Bou-Arréridj, plusieurs réalisations ont été inaugurées à cette occasion. 40 logements promotionnels libres ont été livrés à leurs bénéficiaires. Une route reliant la trémie des 500 logements à la sortie a été ouverte. Elle porte désormais le nom du chahid Ferrah Mohamed. La localité de Bir Snab, à quelques kilomètres du chef-lieu, a eu droit, quant à elle, à une salle de soins et à une antenne administrative.Ce n’est que justice pour un village qui a souffert de dénuement. Bir Snab, qui était un refuge pour les moudjahidine, accusait malheureusement un retard en matière de développement. Il devra également bénéficier d’un renforcement en eau potable et même d’une amélioration des conditions de transport.

Le wali, Saidoun Abdessamai, qui a donné instruction pour que la salle soit encadrée en permanence par un médecin, a invité les représentants du village à une réunion avec le président de l’APC de Bordj Bou-Arréridj, pour examiner toutes les contraintes dont souffre la population. «C’est par le dialogue que nous pouvons régler nos problèmes», a déclaré le premier responsable de la wilaya. Le devoir de mémoire n’a pas été oublié pour autant. Le wali, qui était accompagné des autorités civiles et militaires de la wilaya, des représentants de la famille révolutionnaire et de la société civile, a rendu visite à une veuve de chahid. Il a insisté sur la nécessité de contribuer à l’écriture de l’histoire de la Révolution en apportant les témoignages sur la vie de ces héros qui sont des exemples pour la jeunesse.

F. D.

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Annaba

Dans le recueillement

Les festivités commémorant le 72e anniversaire des massacres du 8 mai 1945 ont été marquées hier par plusieurs activités. Ainsi, les autorités locales civiles et militaires se sont recueillies à la mémoire des martyrs au monument d’Annaba, en présence des membres de  la famille révolutionnaire sous la présidence du wali, Youcef Cherfa. Ce dernier a procédé ensuite à la mise en service de la nouvelle unité de la Protection civile, à l’entrée de l’aéroport international Rabah-Bitat, baptisée au nom du chahid Dradji Tayeb. Cette nouvelle unité vient s’ajouter à 16 autres que compte la wilaya. La journée du 8 mai a été également mise à profit par le wali, pour inaugurer le Salon national du livre sur le cours de la Révolution, qui se tient jusqu’ au 23 mai et qui compte pas moins de 80.000 titres, avec la participation de 14 maisons d’édition, dont l’ANEP et l’ENAG. En marge de ce Salon, le chercheur algérien originaire d’Annaba, M. Ahmed Cheribet, a été honoré par le wali, pour ses travaux dans le domaine littéraire. La commémoration de l’événement  a été aussi une opportunité pour l’association Wafa, et à sa tête son président Abderrahmane Hmaïria, pour inaugurer la première tranche d’un cimetière de chouhada, dans la commune de  Sidi-Amar, et l’organisation d’une cérémonie de commémoration de la bataille de Hdjar Eddis, en mai 1959, en présence de la fondation pour la mémoire de la wilaya historique, représentée par le fidaï Benour Mahmoud. D’autres activités ont été organisées par l’association, en collaboration avec la maison de la Culture Mohamed-Boudiaf, trois moudjahidine et un fils de chahid ont été honorés à cette occasion.