Le détournement de milliers de puces des opérateurs de la téléphonie mobile se poursuit, malgré les mesures draconiennes prises depuis quelques années par les services de sécurité pour contrer les trafiquants qui les utilisent dans leurs activités criminelles.
Pas plus loin qu’avant-hier, 2 445 puces d’un opérateur de la téléphonie mobile ont été dérobées par un réseau de malfaiteurs en activité à Blida et dans d’autres villes du pays.
Fort heureusement, la vigilance des gendarmes de l’escadron de sécurité routière de Blida a permis d’avorter le plan des malfaiteurs suite à l’interception sur l’autoroute est-ouest, dans la circonscription communale de Béni Mered, d’un trafiquant à bord d’un véhicule léger.
La fouille de la voiture a permis aux gendarmes de découvrir un véritable « trésor » dissimulé dans le coffre. 2 445 puces, non justifiées ni par une facture ni par un registre de commerce, ont été saisies.
Suite à cette grosse prise, les gendarmes ont ouvert une vaste enquête qui va s’élargir jusqu’aux opérateurs de la téléphonie mobile, les enquêteurs n’écartant pas une complicité de certains personnels. Le détournement de puces de la téléphonie mobile a toujours existé.
Certains trafiquants recourent à cette activité criminelle à des fins financières, tandis que d’autres les utilisent pour brouiller les pistes des enquêteurs relevant de la police judiciaire, alors que d’autres, notamment les terroristes, les utilisent pour actionner des bombes à distance.
Le 29 novembre de l’année passée, neuf malfaiteurs ont été interpellés par les gendarmes de la brigade territoriale de Sig (Mascara). Le réseau en question avait dérobé des centaines de puces, dont plusieurs ont été vendues clandestinement pour être utilisées anonymement.
L’enquête menée par les gendarmes a permis de saisir 66 puces lors de plusieurs perquisitions des domiciles des malfrats, 66 puces, véhicules, 86 kilos de kif, 11 téléphones portables et 2 téléphones satellitaires de type Thuraya. En plus des ventes anonymes des puces, les malfaiteurs en ont utilisé plusieurs sous « x » dans le cadre de leurs activités criminelles.
La menace que représente l’utilisation des puces anonymes est grande. Les terroristes y ont souvent recours pour faire exploser à distance leurs engins mortels.
Les criminels, eux, l’utilisent pour leurs contacts afin de ne pas laisser des traces aux services de sécurité qui, à défaut d’avoir le nom du propriétaire de la puce mobile, se retrouvent en difficulté pour identifier les criminels. Le 18 décembre 2013, un réseau de trafic d’armes russes a été démantelé par les gendarmes d’Alger.
Composé de 12 personnes, le réseau en question avait utilisé des puces mobiles anonymes pour se contacter. il agissait dans six wilayas : Alger, Blida, Bouira, Sétif, Batna et Tébessa. Les douze trafiquants vendaient des fusils de fabrication russe à 120 millions de centimes la pièce.
Ces armes ont été gardées dans le plus grand secret dans un atelier clandestin sis à Bouira, où le réseau de trafic perfectionnait des armes avant de les vendre.
Douze perquisitions de domiciles ont été effectuées par les gendarmes enquêteurs de Douéra dans six wilayas du pays, au cours desquelles six fusils, dont cinq de fabrication russe et une arme à feu artisanale, 5 000 munitions et des vêtements de chasse ont été saisis.
Durant les investigations, il s’est avéré que chaque membre du réseau avait en sa possession 4 à 5 puces anonymes, non identifiées par les opérateurs de la téléphonie mobile, tandis que plusieurs appels téléphoniques et des messages codés ont été échangés par les trafiquants dans le but de brouiller les pistes des gendarmes.
C’est une technique très répandue dans les milieux des trafiquants, ces derniers utilisent des messages et des appels téléphoniques codés à l’aide de puces anonymes dérobées chez des opérateurs, dont le seul but est d’éviter qu’ils soient repérés par les services de sécurité.