Comment le soulager en attendant le médecin ?

Comment le soulager en attendant le médecin ?

Otite, toux, mal au ventre… quels sont les bons gestes et les remèdes inoffensifs pour atténuer leurs douleurs et apaiser leurs pleurs en attendant la venue du docteur ? Les réponses de Nathalie Gelbert, pédiatre et présidente de l’Association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA).

Otite : la position allongée fait mal

Le problème : cette infection de l’oreille est très fréquente avant l’âge de 3 ans. Elle survient seule ou s’accompagne d’autres maladies classiques de la petite enfance, comme la rhinopharyngite ou l’angine. Douleurs violentes, sensation d’oreille bouchée, difficultés à entendre, bourdonnements… sont les symptômes que décrivent les plus grands. Chez les petits, on est alerté par des pleurs prolongés ou inhabituels, des difficultés à l’endormissement, ou de la fièvre.

Les bons gestes : on évite de toucher à l’oreille ou d’y mettre des gouttes. En revanche, on surélève la tête de bébé pour le soulager : la position allongée est douloureuse en cas d’otite. En attendant la venue du pédiatre, on peut aussi donner une dose de paracétamol toutes les 6h (effet antalgique).

Toux : (presque) rien à faire !

Le problème : en moyenne, on estime que durant les 2 à 3 premières années de vie, un enfant tousse environ 100 jours par an ! Les épisodes de toux peuvent parfois durer 10 à 14 jours. Chez l’enfant, ce mécanisme de défense doit être respecté. Mucorégulateurs et autres antitussifs sont désormais bannis avant 30 mois.

Les bons gestes : en attendant le pédiatre, qui s’assurera qu’il n’y pas d’infections graves à traiter, on peut soulager la gorge avec un peu de miel (d’eucalyptus ou de thym), mais seulement à partir d’un an. Veuillez également à maintenir une atmosphère humide (60% minimum) dans la chambre. Le lavage nasal avec du sérum physiologique est indispensable pour évacuer les microbes des voies aériennes supérieures. Il doit être pratiqué au moins 6 fois par jour. Chez les bébés, on privilégie la position allongée sur le ventre, tête de côté, et on instille le sérum dans la narine la plus « haute ». A partir de 2 ans, on peut procéder au lavage en position semi-assise, tête vers le haut.

Mal au ventre : on surveille le transit et l’appétit

Le problème : gastroentérite, indigestion, constipation, stress… les causes de mal de ventre chez les petits sont infinies ! En attendant le diagnostic du médecin, que lui donner à manger ? Comment le soulager ?

Les bons gestes : si les douleurs réveillent l’enfant ou l’obligent à arrêter ses activités, on consulte. Sinon on reste attentif au transit, à l’appétit et à l’état général de l’enfant. Et on l’écoute ! S’il a faim, on le laisse manger. Bien entendu, on oriente ses choix vers des aliments faciles à digérer. Enfin, les enfants sont parfois soulagés par l’application de froid, de chaud ou par des massages doux. On les évite cependant tant qu’on ne connait pas l’origine exacte des maux de ventre.

Respecter la fièvre

Le problème : chez les enfants, la température peut vite monter et jouer au yo-yo. Si, dans la plupart des cas, ce mécanisme d’alerte de l’organisme est sans gravité (il aide à combattre les infections), il faut suivre de près la température des plus petits. Avant l’âge de 3 mois ou au-delà de 41°C, il faut consulter d’urgence.

Les bons gestes : chez les enfants en bas âge, on surveille la température toutes les 2 heures, surtout si elle frôle avec les 40°C. Pour soulager l’enfant, souvent dans un état léthargique, on le découvre et on lui propose le sein ou un biberon d’eau fraîche régulièrement (la fièvre déshydrate). Autant que possible, on évite aussi la crèche !

Le traitement de la fièvre de l’enfant n’est pas systématique, notamment si l’enfant se porte « bien ». Les antalgiques (paracétamol) sont davantage donnés pour le confort de l’enfant (quand il est prostré, a mal partout, se plaint…) que pour le traitement de la fièvre même. Pour les enfants de plus d’un an, on surveille généralement la fièvre durant 48h avant de consulter.

Régurgitations : investir dans des bavoirs !

Les régurgitations du bébé sont normales et cessent généralement autour de l’âge de 8/9 mois, à maturité du système digestif. On s’inquiète s’il ne grossit pas ou si elles entraînent des douleurs et des pleurs. Si l’enfant va bien, on n’a pas besoin de traitements.

Les bons gestes : privilégier les repas fractionnés. Après le biberon, bien faire son rot au bébé et ne pas l’allonger. S’il est dans son lit, surélever de 15 cm les pieds du lit côté tête. Éviter aussi les trajets trop longs en maxi cosy, qui « recroqueville » l’estomac. Enfin, favorisez une ambiance « relax » au moment de l’allaitement ou du biberon, elle diminuerait les régurgitations !

Câlins ou cachets ?

« D’une manière générale, moins on donne de médicaments à l’enfant et moins on met de choses sur sa peau, mieux c’est ! Il faut arrêter de conditionner l’enfant avec l’automatisme « j’ai mal, donc je prends un médicament » insiste le Dr Gelbert. Réhabilitons la poche de glace, le câlin et le bisou magique de maman sur la bosse ou le bobo plutôt que de donner systématiquement un petit comprimé ! »