Commerce extérieur : Les entreprises se cherchent toujours

Commerce extérieur : Les entreprises se cherchent toujours

défaut de permettre à l’entreprise d’exceller et de donner les résultats attendus dans un environnement d’affaires adéquat, les nouvelles techniques de gestion peuvent au moins réduire l’impact négatif des différentes contraintes (légales et procédurières) qui entravent l’action des entreprises.

Comment faire pour réduire les impacts négatifs des nouvelles dispositions édictées par l’Etat en matière de commerce extérieur (crédit documentaire, autorisation d’importation, délais de transport et de dédouanement, etc.) ? C’est la question qui revenait le plus souvent dans les interventions des représentants d’entreprises présents à la journée « Performance de l’entreprise » organisée, jeudi au Hilton, par le cabinet Ernst & Young en partenariat avec le Forum des chefs d’entreprises (FCE).

La rencontre, qui a été consacrée au concept de «Supply Chain», a permis à de nombreux dirigeants et cadres d’entreprises, privées et publiques, de faire part de leur volonté d’améliorer la gestion de leurs entités respectives, mais qui se sont plaints des obstacles qui se dressent à eux, en particulier en matière de délais d’approvisionnement.

Trois entreprises, en l’occurrence NCA-Rouiba, Cevital, et SDCIM (pont logistique intégré), ont exposé leur expérience en la matière, expliquant, pour certaines, les surcoûts qu’entraînent certaines décisions nécessaires prises pour contrebalancer l’impact des nouvelles dispositions réglementaires.

En quoi la Supply Chain peut aider les entreprises à réduire les effets négatifs de l’introduction des nouvelles mesures, dont l’obligation de payer les importations par le crédit documentaire ? Il n’y a pas de solution magique, pour contourner ce gendre de dispositions légales, mais seulement une «attitude» à prendre au sein de l’entreprise : «prévoir», «anticiper», et être «réactif», expliquent les animateurs de E&Y, Tuk Le, Eric Salviac et Phetsamone Rasphone.

En d’autres termes, ajoute Mme Tuk Me, il faut «gérer les priorités en tenant compte des contraintes».

Si on ne peut faire autrement que de payer par lettre de crédit, il est tout de même possible d’anticiper en ouvrant «plusieurs crédits documentaires pour faire des importations partielles» étalées sur le temps et augmenter ses stocks de matières premières, explique un des représentants de NCA qui témoignait des mesures prises par son entreprise suite aux récentes dispositions.

Cela entraîne certainement des surcoûts, mais ça permet de ne pas interrompre la production qui peut être tout aussi dommageable en terme de satisfaction du client et de part de marché.

Aux insistantes questions de certains opérateurs sur la manière d’être efficace devant une instabilité chronique de la législation économique algérienne, les responsables de E&Y conseillent également de mettre en place des «structures de veille réglementaire» pour se préparer à d’éventuels changements.

Il est également question de «gérer la relation» aussi bien avec les fournisseurs qu’avec les transporteurs de la marchandise (suivre le parcours des conteneurs avec les agences maritimes pour préparer les documents douaniers), et de «traiter l’ensemble des activités de l’entreprise (planification des achats et de la production, gestion des stocks, prévision de la demande) de façon homogène et concertée».

Néanmoins, il n’a pas été question lors de cette rencontre de l’impact attendu de ces mesures sur les prix de vente au consommateur final. Faut-il s’attendre à une hausse ou une réduction des prix ?

Mohamed Mehdi