Commerce extérieur : Licences d’importation pour les smartphones et les cosmétiques en 2018

Commerce extérieur : Licences d’importation pour les smartphones et les cosmétiques en 2018

Les téléphones portables de type « smartphones » et les produits cosmétiques devraient être soumis aux licences d’importation en 2018. Les intrants destinés à la transformation industrielle ainsi que certains fruits comme la banane peuvent être libérés de toute restriction à l’achat à l’étranger durant l’année prochaine.

C’est ce qu’a déclaré, en effet, hier, le ministre du Commerce. Lors de son passage à l’émission « l’invité de la rédaction » de la Radio Chaine 3, Mohamed Benmeradi a affirmé que des changements seront apportés l’année prochaine dans l’application du régime des licences d’importation. «Tout en reconduisant » ce régime, a-t-il dit, « la production nationale sera encouragée en facilitant l’accès des produits et des matériaux indispensables à l’appareil de production » national et en « imposant des barrières » aux produits fabriqués localement.

En ce qui concerne les articles de téléphonie mobile, le ministre du Commerce a confirmé l’annonce de restriction déjà annoncée par son prédécesseur à l’importation des smartphones. « Nous avons une production nationale en Smartphone qu’il faut absolument protéger », a-t-il déclaré. M. Benmeradi a également cité les exemples du ciment et du rond à béton. « Cette année, on a même eu une demande d’exportation du ciment. La production nationale est en mesure de répondre à toute la demande locale, donc nous n’avons plus besoin d’importer », a-t-il expliqué au sujet de ce produit. « Nous avons une production nationale en cosmétiques.

Nous travaillons pour avoir une cartographie sur l’industrie nationale en cosmétiques », a ajouté le ministre en suggérant l’établissement de barrières à l’importation de ces produits. Pour l’automobile, il a confirmé sans le dire ce qu’écrit depuis des mois la presse nationale : il n’y aura pas d’importations de véhicules neufs en 2017. « Les prochaines licences d’importation des produits seront délivrées le mois de janvier prochain », a-t-il indiqué. « Nous avons une production nationale de voitures qui atteindra cette année 100 000 véhicules.

Elle se répartit comme suit : 60 000 pour Renault, 25 000 pour Volkswagen et 15 000 pour Hyundai », a-t-il ajouté laissant entendre que le gouvernement considère que 100 000 nouveaux véhicules mis chaque année sur le marché sont suffisants. En revanche, le ministre a annoncé avec certitude que les produits utilisés dans la transformation industrielle, les intrants, ne seront pas soumis en 2018 au régime des licences d’importation : «l’instauration des licences d’importation sur certains produits a provoqué des difficultés d’approvisionnement pour certaines industries. Nous travaillons pour qu’il n’y ait plus de rupture d’approvisionnement pour les industries.

Nous allons faire en sorte que les produits destinés à la transformation ne soient plus touchés par les licences d’importation », a déclaré M. Benmeradi. Le gouvernement, a-t-il ajouté, réfléchit également à la suppression des licences d’importation pour les fruits et légumes. Il cite comme exemple la banane dont les prix avoisinent actuellement les 800 DA le kilo.

L’Algérie maintient sa demande d’adhésion à l’OMC

Interrogé sur la réaction des partenaires de l’Algérie à l’instauration des licences d’importation, M. Benmeradi a déclaré que la Commission européenne a estimé les pertes des entreprises européennes suite à l’instauration des licences d’importation à 3 milliards de dollars. Commentant ce chiffre, il dira que la partie européenne reste disposée à continuer à discuter avec l’Algérie dans le cadre de l’accord d’association.

En ce qui concerne l’adhésion de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le ministre du Commerce a rappelé que la demande introduite par l’Algérie pour rejoindre ce mécanisme mondial de régulation du commerce est toujours d’actualité. « Nous n’avons pas retiré notre demande d’adhésion, nous continuons à discuter avec les parties concernées notre demande d’adhésion », a-t-il précisé. À une question sur les retombées de l’adhésion à l’OMC sur l’économie nationale, l’invité de la Chaine 3 se voulait rassurant.

« Plus de 50% des dispositifs de l’OMC nous l’appliquons déjà dans le cadre d’accord d’association avec l’UE », a-t-il annoncé. Evoquant la faiblesse des exportations hors hydrocarbures, le ministre explique cela par deux raisons : la faiblesse de la production à mettre sur les marchés extérieurs et le manque de compétitivité des produits algériens.

« Les produits algériens exportables sont chers par rapport à leurs concurrents », a-t-il indiqué.