Commerce informel à la place des Martyrs: Trop, c’est trop !

Commerce informel à la place des Martyrs: Trop, c’est trop !

L’histoire des commerçants informels avec les autorités ressemble au dicton bien de chez nous «essamet yaghleb lekbih», mettant en évidence l’opiniâtreté (dans le mauvais sens) qui finit par payer.

Le cas nous vient cette fois de la place des Martyrs et plus exactement du côté de la mosquée Ali-Betchine où deux marchés informels ont fini par s’imposer faisant un pied de nez aux autorités locales et aux lois de la République. Sinon comment expliquer la prolifération des vendeurs à la sauvette alors qu’une lutte sans merci a été menée sur ces mêmes lieux il y a quelques années et soutenue par les services de police dont la direction générale se trouve à un jet de pierre. La rue et ses trottoirs reliant la place des Martyrs et Bab El Oued avaient alors repris leurs droits. Il a suffi d’un fléchissement de la vigilance pour ne pas dire une démission de la collectivité locale pour que ces vendeurs venant des quatre coins de la capitale et même hors wilaya envahissent le moindre espace créant une anarchie indescriptible.


Piétons et automobilistes sont quotidiennement confrontés à une galère pour se frayer un passage. Il faut dire que les deux marchés sont devenus avec le temps la Mecque des consommateurs à revenus modestes en raison des bas prix des produits proposés, notamment le prêt-à-porter et les articles pour futures mariées. Cependant, certains hésitent avant d’acheter car le produit proposé peut provenir d’un larcin. L’endroit porte aussi la réputation de réunir beaucoup de pickpockets à telle enseigne qu’un slogan significatif circule ici invitant les non initiés à bien garder leurs poches et besaces. Et dire que lorsque les activités qui avaient repris dans ces lieux se faisaient uniquement en fin d’après-midi, soit vers la fin de travail des policiers. La nature ayant horreur du vide et le laisser-aller de la municipalité ont largement contribué à l’épanouissement des lieux transformés en un temps record en véritable souk où tout le monde trouve son compte sauf les riverains dont le repos et la tranquillité ne sont que des vœux pieux.

A. F.