La décision de gel de l’importation d’une liste de 871 produits, interdits d’importation depuis une année, sera levée dans les tout prochains jours, a affirmé hier une source responsable au ministère du Commerce.
Le directeur des échanges commerciaux au ministère du Commerce, Messaoud Bekkah, a indiqué à la radio nationale que ’la décision de réadmission des produits interdits d’importation sera annoncée dans les prochains jours ». Au mois d’octobre dernier, le ministre en charge du secteur avait déjà annoncé la levée du gel imposé à l’importation d’une liste de 871 produits, mais sans donner de date précise. Il avait alors expliqué que tous les produits importés devraient être soumis à la nouvelle taxe, le droit additionnel provisoire de sauvegarde (DAPS), au lieu de l’interdiction de leur importation. Cette liste des marchandises soumises au droit additionnel provisoire de sauvegarde (DAPS) est déjà finalisée et les modalités d’élaboration et de fixation de cette liste des marchandises soumises au DAPS et les taux correspondants a été publiée au Journal officiel N57 du 26 septembre 2018 après la signature d’un décret par le Premier ministre Ahmed Ouyahia.
En fait, la liste initiale de 871 produits interdits à l’importation aura été ainsi revue par un comité ministériel mixte, selon ce décret exécutif N.18-230 du 25 septembre 2018. Car ce décret définit ’les modalités d’élaboration et de fixation de la liste des marchandises soumises au droit additionnel provisoire de sauvegarde et les taux correspondants ». L’article 2 de ce décret dispose que ’la liste des marchandises soumises au droit additionnel provisoire de sauvegarde et les taux correspondants sont arrêtés par un comité interministériel,
dénommé le ’Comité ». Ce comité, présidé par le représentant du Premier ministre, est ’composé des représentants des ministères des Finances (impôts et douanes), du Commerce, de l’Industrie et de l’Agriculture, ainsi que du représentant de la chambre algérienne de commerce et d’industrie. » En clair, l’importation de tous les produits interdits depuis l’ère Benmeradi, dont les différents types de viandes, de produits cosmétiques, de produits laitiers et de confiserie seront de nouveau libres d’importation, mais soumis, en plus des taxes douanières habituelles, à une autre taxe, le DAPS, qui peut aller jusqu’à 30% de la valeur de la marchandise.
Officiellement, le DAPS a été introduit pour protéger la production nationale contre les produits importés, notamment d’Europe, plus compétitifs et de meilleure qualité. Officieusement, pour se mettre en conformité avec les accords et conventions internationales signées avec les grands ensembles économiques, notamment avec l’UE, dont la commissaire au Commerce Cecilia Malmeström, avait protesté contre les restrictions aux importations décidées par l’Algérie. Au mois d’avril dernier, elle avait en effet estimé que l’Algérie ne respectait pas ses accords commerciaux avec l’Union européenne: ’L’Algérie, beaucoup des choses qu’ils font, ne sont pas en conformité avec nos accords de libre-échange. » D’où cette précision du directeur des Echanges commerciaux au ministère du Commerce que la levée du gel de l’importation frappant 871 produits ’sera accompagnée par l’obligation aux importateurs de s’acquitter d’une taxe au titre du droit additionnel provisoire de sauvegarde (DAPS), comme mesure devant accompagner les engagements internationaux en matière de Commerce extérieur ».
Par ailleurs, M. Messaoud Bekkah a indiqué qu’en 2019 entreront en vigueur des mesures additionnelles de soutien financier pour le transport des marchandises des exportateurs algériens en direction des pays africains. ’Trois conventions ont été conclues avec le ministère du Transport qui permettent la prise en charge financière automatique, a-t-il dit, des frais de transport aérien par Air Algérie, terrestres par le groupe Logitrans et maritime par la CNAN. » ’L’exportateur ne paiera que 50% des frais de transport, alors que les entreprises de transports seront dédommagées selon les clauses de la convention signée » par le ministère des Transports, a-t-il précisé. ’L’objectif de ces dispositions, selon le représentant du ministère du Commerce est de stimuler les échanges avec le continent africain, en particulier avec l’Afrique de l’Ouest. » Il a expliqué d’autre part que le ministère du Commerce, partant du fait que beaucoup de pays africains ont des taxes douanières très élevées, est en train de signer des conventions avec ces pays pour contourner l’écueil de taxes élevées.
’Des discussions sont en train d’être menées pour des accords commerciaux préférentiels, a-t-il dit, avec la Mauritanie et le Gabon, qui permettent de baisser les taxes pour les marchandises algériennes. » Dès lors, ’il y a une réflexion pour la mise en place de plateformes logistiques afin de faciliter les exportations vers les pays africains, en particulier les marchés de l’Afrique de l’Ouest. » ’Il y a également une réflexion pour réhabiliter les foires commerciales des villes frontalières du sud du pays, comme le Mouggar de la ville de Tindouf au mois de février prochain », a encore précisé le représentant du ministère du Commerce.
Il a également relevé qu’il y aura prochainement la participation d’entreprises algériennes à une dizaine de foires commerciales en Afrique, et ’on doit accompagner dans un cadre légal » cette participation algérienne.