La Commission franco-algérienne sur la colonisation et la guerre d’Algérie est une commission mixte d’historiens créée en août 2022 par les présidents Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune. Elle a pour but de mener une étude sur la colonisation française et la guerre d’Algérie, qui a eu lieu entre 1954 et 1962. Les membres de la commission incluent cinq historiens français et cinq historiens algériens qui travailleront en étroite collaboration afin d’aborder cette période complexe de l’histoire qui lie ces deux pays. Selon le média français RFI, cette commission est dès à présent effective.
La déclaration faite en aout avance que : « toutes les questions y compris celles concernant l’ouverture et la restitution des archives, des biens et des restes mortuaires des résistants algériens, ainsi que celles des essais nucléaires et des disparus, dans le respect de toutes les mémoires ». En effet, cette commission a été créée dans le but de favoriser un dialogue constructif entre les deux pays sur cette période de leur histoire.
Commission franco-algérienne : quelles sont les personnes nommées ?
Dans un premier temps, il faut rappeler que cette commission sera co-présidée par Benjamin Stora, spécialiste de l’histoire de l’Algérie, et Mohamed Lahcen Zeghidi, ancien directeur du Musée national du Moudjahid.
Les cinq historiens algériens nommés pour participer à la commission mixte sur la colonisation française et la guerre d’Algérie seront chargés de travailler en étroite collaboration avec les cinq historiens algériens nommés en novembre par Alger : Mohamed El Korso, Idir Hachi, Abdelaziz Fillali, Mohamed Lahcen Zighidi et Djamel Yahiaoui.
En ce qui concerne la partie française de cette commission, les membres sont aussi au nombre de cinq. Tramor Quémeneur, également spécialiste de la guerre d’Algérie, sera le secrétaire général. Il y aura aussi Jacques Frémeaux, qui a étudié la conquête française de l’Algérie, Jean-Jacques Jordi, qui a écrit sur les Européens d’Algérie, et Florence Hudowicz, conservatrice en chef du patrimoine et co-commissaire de l’exposition sur l’émir Abdelkader au Mucem de Marseille en 2022.
Quelles sont les attentes des Algériens ?
Bien évidemment, les Algériens ont certaines attentes quant à cette commission, qui promet l’ouverture d’un dialogue franc. Ils attendent notamment des réponses sur les violences, exactions, exécutions extrajudiciaires et cas de tortures subies.
De plus, les Algériens ont le souhait que la France assume ses responsabilités pour les conséquences environnementales et sanitaires des expérimentations nucléaires effectuées dans le Sahara algérien. Ces expériences ont compris quatre essais atmosphériques à Reggane entre février 1960 et avril 1961, ainsi que treize essais souterrains à In Ekker entre novembre 1961 et février 1966, dont onze ont été réalisés après l’indépendance de l’Algérie en 1962, avec l’accord du nouvel Etat algérien selon les accords d’Evian. Les conséquences de ces expérimentations continuent d’avoir des répercussions sur l’environnement et la santé des populations locales.
Même si le défi semble difficile compte tenu du passif des deux pays, cette commission pourrait bel et bien mettre la lumière sur divers évènements historiques très importants. Pour étudier des sujets sensibles telle la guerre d’Algérie, il est important d’avoir accès aux archives. Bien que la France ait tenté de les ouvrir, ces efforts ont été limités. En revanche, l’Algérie maintient un « contrôle strict sur ses archives ».