Comparatif puissance militaire 2025 : Algérie VS Mali, Niger, Burkina Faso (RÉUNIS)

Comparatif puissance militaire 2025 : Algérie VS Mali, Niger, Burkina Faso (RÉUNIS)

Dans un contexte géopolitique caractérisé par des tensions de plus en plus exacerbées dans la zone Sahel, la puissance militaire des pays de la région, notamment l’Algérie, le Mali, le Niger et le Burkina Faso devient un sujet d’intérêt croissant.

Lors de sa visite en Tunisie hier (mercredi 9 avril 2025), le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a d’ailleurs fait une déclaration lourde de sens. « Nonobstant les relations algéro-tunisiennes, la situation aux niveaux régional, continental et international n’augure rien de bon« , a-t-il déploré. Le récent épisode du drône malien abbatu par l’armée algérienne et les réactions diplomatiques virulentes qui s’en sont ensuivies confirment cette escalade.

En nous basant sur les données de la plateforme Global Firepower, un site spécialisé dans l’analyse des capacités militaires de 145 nations, cet article propose un comparatif détaillé de la puissance militaire en 2025 entre l’Algérie et les trois pays sahélien : le Mali, le Niger et le Burkina Faso.

Global Firepower évalue les capacités militaires des nations en fonction de plus de 60 facteurs, incluant la main-d’œuvre, l’équipement, les ressources naturelles, les finances et la géographie. Cette approche permet de mieux comprendre le potentiel de chaque pays à engager un conflit armé et à le remporter par des moyens conventionnels.

Algérie : 2ᵉ puissance militaire africaine, 25ᵉ mondiale

En 2025, l’Algérie confirme son statut de puissance militaire majeure en Afrique et dans le monde arabe. Selon le Global Firepower Index (GFP), elle occupe la 25ᵉ place mondiale sur 145 pays, avec un score PwrIndx de 0,3589. Cette performance place notre pays au 2ᵉ rang en Afrique, derrière l’Égypte et au 3ᵉ rang dans le monde arabe.

L’Algérie dispose d’une force militaire imposante, soutenue par un budget conséquent. Ainsi, les effectifs totaux de l’ANP comptent 610 000 personnels, incluant 325 000 militaires actifs, 135 000 réservistes et 150 000 paramilitaires. Quant au budget de défense, il s’élève, en 2025, à 25 milliards de dollars, soit 5,6 % du PIB.

En matière d’équipements et de capacités opérationnelles, l’armée algérienne se distingue par un parc terrestre, une flotte aérienne et navale diversifiée et moderne :

  • 608 aéronefs (17ᵉ mondial), dont 102 avions de chasse (principalement des Sukhoi Su-30 et MiG-29), 42 avions d’attaque, 63 avions de transport et 299 hélicoptères.
  • 74 hélicoptères d’attaque (type Mi-24/35 et AH-64 Apache), avec un taux de disponibilité estimé à 65 %, ainsi que des drones de surveillance et de combat acquis récemment.
  • 1 485 chars (11ᵉ mondial), incluant des T-90 russes et des T-72 modernisés, et 26 000 véhicules blindés.
  • 8 frégates, 8 corvettes, 6 sous-marins (classe Kilo russes) et 75 patrouilleurs.

Pour soutenir son appareil militaire, l’Algérie s’appuie sur des atouts stratégiques : ses ressources énergétiques (10ᵉ producteur mondial de gaz naturel et 16ᵉ producteur de pétrole ; son industrie locale, grâce notamment à la SNVI (véhicules militaires), à l’ECMK (électronique), et des partenariats technologiques russes, chinois et allemands.

Mali : une armée qui dépend de l’aide internationale

Classé 104ᵉ mondial (PwrIndx 2,2379), le Mali représente le cœur des défis sécuritaires du Sahel. Son armée, engagée contre les groupes jihadistes, compte 40 000 soldats actifs avec un budget de 650 millions de dollars en 2025.

Appuyé par la France (Opération Barkhane) et la MINUSMA (Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali), le Mali souffre d’un manque chronique de ressources logistiques et de coordination avec ses voisins. Ses capacités militaires se limitent à :

  • Air : 43 aéronefs, dont 9 chasseurs légers et 8 hélicoptères d’attaque (type Mi-24), mais une disponibilité limitée (19 % opérationnels).
  • Terre : 10 chars et 570 véhicules blindés, soutenus par des systèmes de roquettes (MLRS). Cependant, l’artillerie automotrice est absente.

Malgré une légère amélioration tactique depuis 2020, les gains restent fragiles face à l’expansion du GSIM (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans) et de l’EIGS (État islamique dans le Grand Sahara).

Niger : 1 hélicoptère d’attaque, 0 chasseur, 0 tank

Avec un PwrIndx de 2,6689 (119ᵉ mondial), le Niger mise sur une force active de 25 000 soldats et un budget de, seulement, 336 millions de dollars.

Le Niger, pivot du G5 Sahel, subit, lui aussi, des attaques répétées de l’EIGS. Sa collaboration avec la Task Force Takuba (UE) et Barkhane reste vitale, mais insuffisante sans renforcement interne. Par ailleurs, ses capacités clés se restreignent à ce qui suit :

  • Ressources naturelles : Production de pétrole (6 000 barils/jour) et réserves de charbon, mais un déficit énergétique persistant.
  • Air : 26 aéronefs, principalement de transports (7 unités) et 1 hélicoptère d’attaque. Aucun chasseur ni tank n’est répertorié.
  • Logistique : Un réseau routier de 18 949 km et des voies navigables limitées (300 km), compliquent les déploiements rapides.

En somme, le Niger, avec ses ressources naturelles limitées, a du mal à financer une armée puissante. Cependant, il bénéficie d’un soutien international pour lutter contre le terrorisme dans la région.

Burkina Faso : le maillon faible

Dernier du classement (129ᵉ mondial, PwrIndx 2,9734), le Burkina Faso illustre la vulnérabilité extrême des États sahéliens. Son armée, composée de 12 000 soldats actifs, dispose d’un budget dérisoire de 81 millions de dollars – le plus bas des quatre pays.

En proie au GSIM, le Burkina Faso enregistre un taux de mobilisation annuel de 368 675 personnes, mais une formation et un équipement inadéquats limitent son efficacité. Les faiblesses structurelles du pays se manifestent dans les données suivantes :

  • Air : 25 aéronefs, dont seulement 3 avions d’attaque légers et 5 hélicoptères de combat. Aucun chasseur ou tank opérationnel.
  • Terre : 8 pièces d’artillerie tractée et 491 véhicules, majoritairement obsolètes.
  • Économie : Une dette extérieure de 3,1 milliards de dollars et des réserves de change quasi inexistantes (47 millions de dollars).

Confronté à des menaces terroristes constantes et en proie à des troubles politiques récurrents, le Burkina Faso est son armée restent donc extrêmement vulnérables face aux défis régionaux.

Le comparatif global

En 2025, l’Algérie demeure un géant militaire régional et continental incontesté, pourvu d’un budget colossal, tandis que le Mali, le Niger et le Burkina Faso se contentent de lutter pour leur survie. Mieux, ces trois pays réunis, ne font pas le poids face à la puissance de l’armée algérienne, que ce soit en matière d’effectif, d’équipement ou encore moins, de capacité de financement.

S’agissant des effectifs totaux, l’Algérie dispose d’une force active de 325 000 soldats (18ᵉ mondial), tandis que les effectifs combinés du Mali, du Niger et du Burkina Faso atteignent à peine 77 000 soldats, soit 23,7 % des effectifs de l’Armée nationale populaire.

En ce qui concerne le budget, celui de l’armée algérienne avoisine, en 2025, les 25 milliards de dollars. L’Algérie se classe 21ᵉ mondial, surpassant même des puissances européennes comme l’Espagne ou la Suisse. En comparaison, le total estimé du trois pays (Mali, Niger, Burkina Faso), ne dépasse pas 1 milliard de dollars, soit 4,3 % du budget de l’ANP.

En conclusion, l’Algérie demeurera, en 2025 et pour les décennies à venir, le pays le plus puissant militairement en Afrique du Nord et dans la région sahélienne.