Nul ne peut nier aujourd’hui que la quasi-totalité des échanges extérieurs de l’Algérie passe par les ports. Les échanges transitant par ces portes ouvertes sur l’extérieur ont atteint, ces dernières années, des pics insoutenables qui ont engendré de par, notamment leur l’étroitesse, une hausse substantielle des coûts et des délais qui à leur tour ont dûment entravé la compétitivité des entreprises.
Issaâd Rebrab, présidentdirecteur général du Groupe agroindustriel Cevital a conditionné la compétitivité de l’économie nationale, non seulement à la reconstruction du tissu industriel algérien, mais encore à la construction, au minimum, de trois ports de dimension internationale.
S’exprimant à l’issu du 9ème Symposium international, organisé, hier à Alger, par le MDI-Business School, sous le thème de « Pratiques entrepreneuriales : quels enjeux pour l’innovation et la croissance économique en Algérie ? » Issaâd Rebrab dira que « si on veut avoir une économie performante, il doit y avoir des infrastructures performantes.
Pour que notre économie soit compétitive, notamment, à l’international, l’État algérien doit construire au mois trois ports de dimension mondiale».
«Au jour d’aujourd’hui l’Algérie n’a pas de ports qui peuvent recevoir les grands bateaux de 700.000 tonnes.
Le monde a complètement changé et nos ports sont restés à leurs états initiaux », a-t-il ajouté tout en soulignant l’impact positif qui peut avoir un port de taille mondiale sur l’augmentation des capacités des entreprises en matière de compétitivité.
« Plus vous prenez un grand porteur, plus vous économisez sur le coût du transport et par ricochet vous réduisez le prix de revient du produit et accroître ainsi la compétitivité de l’entreprise », a-t-il argué.
Pour mettre en évidence le surcoût des besoins logistiques et du transport, qui selon lui, éponge considérablement les trésoreries des entreprises, Issaâd Rebrab a fait savoir que les coûts du ciment et des minerais de fer sont, aujourd’hui, moins importants que les coûts de leur transport.
Aujourd’hui, la survie de l’entreprise, acteur central de la vie économique, dépend surtout de sa compétitivité.
Cette dernière est devenue avec la mondialisation un impératif voire une obligation de survie de chaque entreprise et par ricochet de l’économie en générale.
La capacité de l’entreprise à rivaliser avec les autres en termes de prix et en termes d’innovation, de qualité de produits ou de services à la clientèle et de maîtrise technologique, ne dépend pas seulement de son organisation interne.
L’État doit mettre en place une infrastructure de base adéquate ainsi qu’une batterie de mesures incitatives.
C’est dans cet ordre d’idées que le patron du plus important groupe industriel privé a soulevé le problème du foncier industriel dont souffre l’ensemble des entrepreneurs algériens. Il a cité en exemple une proposition d’investissement qui lui a été faite en Tunisie : « Ils m’ont proposé un grand terrain au bord de la mer, avec 10 ans d’exonération fiscale et parafiscale et une subvention de 260 euros pour chaque cadre tunisien recruté.
C’est pour vous dire que les mesures incitatives sont littéralement très faibles comparativement avec les pays voisins », a-t-il souligné tout en déplorant le manque de dialogue entre les entrepreneurs et les décideurs, qui selon lui, sont très loin de la réalité du terrain.
Hamid Mohandi