Alors que la pandémie de la COVID-19 battait son plein, un nouveau contenu publicitaire s’est émergé sur les écrans des chaînes télévisées nationales.
Ainsi, les compléments alimentaires se sont octroyé la part du lion du marché publicitaire algérien. Néanmoins, avec la récente restriction imposée par les services du ministère de la Santé, le clap de fin retentit-il pour ces produits ?
En effet, lors de l’une de ses dernières visites aux différents sites de production pharmaceutique, le ministre de l’Industrie Pharmaceutique, Ali Aoun, a confirmé que les campagnes publicitaires pour les compléments alimentaires seront interdits.
Une mesure prise afin de réglementer ce marché qui a pris une envergure tentaculaire lors des dernières années. Dans ce sens, plusieurs spécialistes tirent la sonnette d’alarme quant à l’usage aléatoire et sans précaution de ces compléments alimentaires.
En effet, se laissant aller par les effets promis suite à l’usage de ces compléments, plusieurs pratiques néfastes ont été remarqués chez le consommateur.
Ainsi, l’automédication, en se contentant de ces compléments, le surdosage ou encore l’usage abusif et le recours à ces produits après la moindre carence physique sont les pratiques les plus fréquents.
Un risque, sur la santé publique, que les spécialistes ne cessent de dénoncer à maintes reprises.
Les compléments alimentaires, un risque sanitaire trop élevé ?
Monnaie courante depuis l’avènement de la COVID-19, ces produits ne subissent aucune des règles de la « pharmacovigilance », la surveillance et le suivi des autorités sanitaires spécialisées après la mise en vente sur le marché, les compléments alimentaires ont plus d’effets indésirables que de bénéfiques.
En effet, la production de ces produits nécessite juste l’approbation des services de contrôle de qualité des organisations alimentaires. C’est ce qui n’a aucun rapport avec le caractère curable promis.
Dans ce sens, le vice-président du Syndicat national algérien des pharmaciens d’officine (Snapo), Karim Merghemi, indique que les autorités sanitaires doivent reprendre la main sur ce marché, « suite à l’avènement de la pandémie de la COVID-19, les compléments alimentaires sont produits localement.
Cependant, aucun accompagnement législatif n’a été mis en place afin de surveillance ce processus. » dit-il à la presse algérienne.
Une faille qui pourrait induire la mise en vente des produits non conformes à l’usage médical. Or, la vague publicitaire massive à changer la donne en faveur des compléments. Une aubaine qui prendra fin avec les mesures prise par les autorités sanitaires algériennes.
Ainsi, un comité de contrôle mis en place par les autorités veillera à ce que la vente des compléments alimentaires soit réglementée.
De son côté, le représentant de l’Association de protection des consommateurs, Tamim Fadi, a indiqué que « les lois algériennes doivent être remises à jour afin de mettre fin à l’usage abusif et non contrôlé de ces compléments alimentaires. » explique-t-il.
Face à la vente non réglementée de ces produits, les risques d’insuffisance rénale, d’insuffisance hépatique et autres pathologies sont élevés en aval de la consommation de ces produits.
À noter que la production de ces compléments alimentaires ne suit aucun résultat d’étude clinique. Un danger doublement élevé.