Depuis 2019 les procès d’ex-ministres, d’anciens hauts responsables d’Etat et d’ex-hommes d’affaires se sont enchainés, et les découvertes de leurs fortunes, mais aussi de ce qu’ils possédaient comme biens immobiliers a suscité l’indignation. Si les condamnations sont tombées, les saisies de leurs biens ont suivi leur condamnation.
En effet, outre les condamnations à de la prison ferme pour de nombreux de ces anciens responsables d’Etat mais aussi ces ex-oligarques, la justice a décidé de saisir leurs comptes bancaires, leurs biens immobiliers et leurs entreprises.
L’un de ces ex-cadres d’état, dont les biens ont été saisis, on retrouve Said Bouteflika, frère du défunt président déchu Abdelaziz et ex-conseiller à la présidence de la République. Ces biens saisis de Saïd Bouteflika ont, ont été acquis durant cette période.
Selon le quotidien francophone « Le Soir d’Algérie », il y a quelques semaines, la justice algérienne a procédé à la récupération de tous ses comptes bancaires qui avaient été gelés au lendemain de son transfert de la prison militaire de Blida vers celle d’El Harrach en janvier 2021. Il était donc passé au statut de personne poursuivie dans des affaires de corruption en lien avec certains dossiers impliquant l’ex-homme d’affaires Ali Haddad, notamment. Ses premiers comptes ont d’ailleurs été récupérés après sa condamnation définitive dans l’affaire El Istimraria, cette chaîne de télévision qui devait servir d’outil de propagande pour le cinquième mandat de Abdelaziz Bouteflika. Il s’agit d’un compte CPA contenant une somme d’argent en dinars, et de deux autres comptes, en euros et en dollars. Aucune information indiquant les montants récupérés n’est cependant disponible.
Qu’en est-il des biens immobiliers ?
Pour ce qui est des biens immobiliers, plusieurs maisons et appartements ont été récupérés, selon la même source. Il s’agit d’un duplexe de cinq pièces situé à Ben Aknoun, une maison à El Biar, deux appartements luxueux rénovés à hauteur de dix millions de dinars au val d’Hydra. On révèle aussi l’existence de droits dans de l’immobilier dans l’indivision. Il s’agit au total de six maisons reparties entre Bachir-El-Ibrahimi, El Biar (une maison), une autre habitation à Alger-Centre, deux biens à Hydra et deux autres maisons à Tlemcen.
Mais aussi d’un entrepôt souterrain à Ben Aknoun, il y a levée du droit de location d’aires de stationnement souterraines à Ben Aknoun et d’un parking à Bachir-Ibrahimi.
Le juge qui a instruit l’affaire El Isstimraria, a plusieurs fois interrogé Said Bouteflika à propos de cette longue liste des biens et comptes saisis, et à fournir la raison pour laquelle il n’a pas procédé à une déclaration de patrimoine comme le veut la loi. Il a répondu qu’il n’avait été invité à aucun moment à le faire à sa nomination à la présidence de la République et qu’à la fin de sa fonction, il se trouvait déjà en prison. En justifiant aussi qu’il a pu acquérir ses biens immobiliers avec son salaire de conseiller à la présidence et ses économies accumulées quand il était professeur à l’université de Bab Ezzouar.