Un vibrant hommage, en musique, a été rendu, mardi soir à Alger, au musicien et chef d’orchestre Brahim Benladjreb, disparu en août dernier, par plusieurs associations de musique andalouse qui ont mis au jour certains de ses travaux de recherche. Organisé à l’Opéra d’Alger «Boualem- Bessaieh» par les associations «El Fen El Acil» de Koléa et «Les beaux-arts» d’Alger, cet hommage a rassemblé les musiciens de six orchestres andalous différents autour de l’œuvre de Brahim Benladjreb. Lors de cette soirée, un documentaire amateur, comportant une série de témoignages et une collection de photographies, retrace le parcours du fondateur de «El Fen El Acil» depuis ses débuts dans les années 1960 dans les classes de l’association «El Moussilya».
Le luthiste, compositeur et interprète de malouf tunisien Mahmoud Guettat a ouvert ce récital- hommage par des morceaux exécutés avec quelques musiciens de l’orchestre Benladjreb. En seconde partie de soirée, une soixantaine de musiciens issus des associations «El Fen El Acil», «Les Beaux-arts», «El Fekhardjia», «El Bachtarzia», «El Ghernatia» et «El Soundoussia» ont présenté au public, peu nombreux à ce récital, une partie des recherches du défunt. En première partie, l’ensemble a proposé un programme d’inqlab avant d’entamer la nouba mdjenba avec des textes anciens que Brahim Benladjreb avait rassemblés et adaptés à ce mode andalou connu des initiés mais rare sur scène. Né à Alger en 1947, Brahim Benladjreb a été initié au luth dès 1964 par le luthiste et compositeur Abdelkrim Lahbib avant de rejoindre l’Association «El Mossilya». Il a été également l’un des nombreux élèves du maître de la musique andalouse, de la Sanâa et du Hawzi, Sid Ahmed Serri (1926-2015). Brahim Benladjreb a été un membre actif de l’Association «El Gharnatia» depuis 1973 jusqu’à 1993 où il a été enseignant et chef d’orchestre, avant de fonder en 1998 l’Association «El Fen El Acil» à Koléa en suivant la voie de son mentor.
Cette association œuvre depuis sa création pour la préservation et la transmission du patrimoine musical andalou et sa vulgarisation par l’organisation de plusieurs manifestations au niveau local. Brahim Benladjreb a été plusieurs fois honoré par différentes institutions artistiques et musicales, en plus des autorités locales de la région. Il a été décoré dernièrement de la médaille de l’ordre du mérite national, au rang de «Achir», à titre posthume.