Une école de formation de pilotes algériens et étrangers sera lancée en 2019.
Devant «voler» avec 22 compagnies aériennes concurrentes opérant sur le sol algérien, «Air Algérie n’a plus le monopole du transport.» Elle doit diversifier son activité et développer sa présence sur le continent africain.
S’exprimant hier sur les ondes de la Radio nationale, le P-DG de la compagnie nationale a estimé que pour faire face à cette âpre concurrence, la compagnie a besoin de réorganiser son activité pour augmenter la compétitivité.
La concurrence pose des problèmes à Air Algérie. Il y a 22 compagnies concurrentes sur le sol algérien», a expliqué son P-DG, hier. Pour y faire face, le manque de compétitivité d’Air Algérie est dû, selon son P-DG, à un environnement changeant et aux pressions concurrentielles, auxquels s’ajoute la dépréciation de la monnaie nationale. D’après lui, cette situation a provoqué une baisse du chiffre d’affaires de la compagnie qui a, par ailleurs, vu ses dépenses augmenter. Le P-DG a dévoilé, à cette occasion, les grandes lignes de sa stratégie anticrise en soulignant la nécessité de «réorganiser la politique de développement» et «d’investir dans le capital humain». Dans ce cadre précisément, Bouderbala a annoncé le lancement, dès 2019, d’une Ecole nationale aéronautique qui formera les futurs pilotes algériens et étrangers, et la rentabilisation du centre de maintenance d’aéronefs, apte à offrir ses prestations à d’autres compagnies aériennes.
«Nous avons choisi la logique d’autonomie en créant des filiales», détaille-t-il et de faire référence à la nécessité de commercialiser des produits et services annexes. Le catering, par exemple, filiale déjà opérationnelle, a permis un bénéfice de «1,3 milliard DA en 2015, emploie 525 personnes et produit entre 8000 et 16.000 prestations/jour», détaille-t-il, avant de revenir sur l’ouverture du et le développement du fret-cargo dont la filiale devrait voir le jour «d’ici la fin de l’année».
Avec un chiffre d’affaires de 80 milliards DA en 2015 et des charges qui sont presque équivalentes, la compagnie pourrait se tourner vers le financement extérieur, soutient Bouderbala qui concède que les appareils ne seront plus payés en «cash» et que des formules de financement auprès «de sociétés de leasing et financières» sont à l’étude dans le programme du renouvellement de la flotte.
Air Algérie compte actuellement 57 appareils. Elle a annoncé, samedi, que de nouvelles lignes vers l’Afrique et les Etats-Unis sont envisagées.
La compagnie couvre 44 destinations à l’international et 29 sur le territoire national, ce qui se «traduit par une politique de prix abordables», notamment sur le réseau domestique où «les prix n’ont pas augmenté depuis 2004». Pour l’international, «les tarifs sont un peu plus élevés», admet Bouderbala.
Devant la volonté des pouvoirs publics de faire de l’Algérie un «hub» régional et continental, la compagnie compte aussi se «réapproprier les parts de marché qui existaient déjà» en Afrique. Air Algérie compte ainsi desservir de nouvelles destinations au Gabon et en Éthiopie.
Sur d’autres continents, sont évoquées de nouvelles lignes vers la Chine et des discussions pour l’ouverture d’une ligne directe vers New-York, aux Etats-Unis, avec une prévision de transport total de six millions de passagers à l’international et de neuf millions en Algérie.
L’année dernière, la compagnie a transporté 5,6 millions de passagers. Le P-DG d’Air Algérie n’a pas manqué d’informer que la compagnie enregistre actuellement un taux de ponctualité moyen de 72%, soit un «gain de 25% entre 2015 et 2016» au grand bonheur des passagers qui critiquent fortement cet aspect fort négatif de la compagnie.