Jeudi dernier, le tribunal militaire de Blida a condamné l’ancien directeur général de la sécurité intérieure (DGSI), le général Wassini Bouazza à 16 ans de prison ferme, à l’issue d’un procès qui a duré trois jours.
Peu d’éléments concernant le déroulement du procès ou encore concernant les accusations portées à l’encontre du principal mis en cause, à savoir, le général Wassini Bouazza. Néanmoins, plusieurs sources rapportent que le procès a concerné, en grande partie, « le système qui manipule les élections ».
Selon le quotidien El Watan, qui cite des avocats constitués dans l’affaire, il s’agit de demandes de manipulation des « résultats au profit du candidat Azzedine Mihoubi », lors des élections du 12 décembre de l’année 2019.
Ainsi, le peu d’élément qui ont pu fuiter indiquent que l’ancien DGSI aurait demandé, « sur instruction du défunt chef d’état-major, en présence de son secrétaire Benouira (en détention) et du directeur de la communication du ministère de la Défense », à un cadre du ministère de l’Intérieur, affecté à l’Anie de manipuler les résultats au profit du candidat Azzedine Mihoubi.
Selon ce qu’a déclaré ce cadre lors de son audition, le général Bouazza l’avait remplacé après qu’il avait refusé le deal. Cela est intervenu avec l’accord de l’ancien premier ministre Noureddine Bedoui, alors en poste, note encore le même journal.
Ce cadre avait donc été remplacé, illégalement, par un officier de l’ancien DGSI à savoir, le colonel Skender, d’autant que le poste revient au ministère de l’Intérieur. Ce qui a mis l’opération à l’échec, c’est le fait que cet officier avait également refusé de s’adonner aux ordres, selon toujours la même source.
Plusieurs témoins entendus lors de l’instruction et du procès
Lors de l’instruction du dossier, plusieurs personnalités avaient été auditionnées en tant que témoins, sur la demande du principal mis en cause. Il s’agit de l’actuel président de l’Anie Mohamed Charfi, le général-major Ghris, l’ex-SG du ministère de la Défense, le général Madi, l’ex-Premier ministre, Noureddine Bedoui, ainsi que le secrétaire particulier du défunt chef d’état-major de l’Anp Guermit Benouira (actuellement en détention) ».
Pour ce qui est du procès, le tribunal a interrogé pas moins de 13 témoins, pour la plupart des officiers des services de renseignement militaires. Il s’agit, entre autres et selon le journal El Watan, de « l’ex-chef de l’antenne de la DGSI d’Alger, le colonel Smain (en détention), ainsi que plusieurs anciens chefs des Centres de transit, de renseignement et d’investigation (CTRI).
Les verdicts prononcés contre les accusés
Si le général Bouazza avait été condamné à 16 ans de réclusion criminelle, les témoins entendus durant le procès devront être présentés ensemble devant un tribunal, qui les jugera ultérieurement.
Il convient également de noter qu’à côté de ce verdict, le tribunal militaire a également condamné les colonels Benaaza Sofiane, dit Skender, et Aït Amara, dit Yassine, chef d’antenne de la DSI à Alger à 15 ans de prison ferme.
S’agissant du colonel Mustapha Lesnami, dit Lotfi, chef du service judiciaire, il a écopé d’une peine de 14 ans de prison ferme. Une peine de 10 ans de réclusion a été également prononcée à l’encontre du général Nabil Benazouz, ex-directeur de la sécurité de l’armée.