Au-delà de la fuite à l’étranger de l’ex-P-DG de «Sorfert Algérie», constatée au lendemain de l’éclatement du scandale financier l’impliquant directement dans une affaire de tentative de transfert illicite d’une somme astronomique de 16 millions de dollars.
Autre chose qui suscite l’intérêt, c’est le fait que la partie égyptienne de cette joint-venture crée avec Sonatrach, soit représentée par Orascom Construction and Industries (OCI), appartenant à la famille égyptienne des Sawiris.
Tout le monde se rappelle en effet de Najib Sawiris, l’homme d’affaires éclaboussé par la justice dans l’affaire de l’opérateur de téléphonie mobile Djezzy, filiale du groupe Orascom, dont l’Etat algérien a fini par avoir gain de cause.
Pour revenir à l’affaire de Sorfert Algérie, et aux dernières nouvelles de ce scandale, le procès en appel sera rouvert le 7 novembre prochain au tribunal d’Oran, selon cette instance judiciaire, après l’audience tenue en mars 2018. Soit un peu plus de sept mois après la condamnation du principal accusé, l’égyptien Amr Hassaballah, en situation de fuite à l’étranger, à 5 années de prison ferme et à verser une amende de 27,7 millions DA. Aussi, sa compatriote, Karina Rabia Farah, alors responsable juridique de Sorfert Algérie, a écopé d’une peine de 2 ans de prison ferme et d’une amende équivalente à la première alors qu’un troisième accusé, chargé du transport a écopé d’une peine d’un an de prison ferme et d’une amende de 200.000 DA. Au risque de le rappeler, les prévenus ont été accusés d’avoir tenté une opération de transfert illicite de devise, de l’ordre de 16 millions de dollars américains.
Cette affaire s’est invitée sur la scène judiciaire en 2015. La direction de la société, dont son PDG d’alors en assume ses pleines responsabilités, a tenté de faire passer la transaction financière via la BEA. Officiellement, et tel que déclaré, ce montant représentait les rémunérations des employés étrangers de Sorfert Algérie. Or, il s’est avéré que la direction de cette société n’a pas annoncé avoir eu recours à un recrutement de personnel étranger. Pour le cas précis de Amr Hassaballah, la justice algérienne a lancé un mandat d’arrêt international à son encontre et le mis en cause demeure dans le viseur des services de sécurité.
Précédemment à cette affaire, il y a lieu de rappeler qu’en 2012 déjà, le pôle judiciaire spécialisé au tribunal d’Oran a ouvert une enquête sur une affaire de transfert illicite de devise de l’ordre de 300 millions de dollars, sous la responsabilité d’OCI, qui détient 51% du capital de cette joint-venture, alors créée avec Sonatrach avant la mise en vigueur de la règle 51/49, en 2009.
Farid Guellil