Condamnés à 20 ans de réclusion pour trafic de drogue: Ils écopent de 15 ans en appel

Condamnés à 20 ans de réclusion pour trafic de drogue: Ils écopent de 15 ans en appel

M. Nadir

Condamnés à 20 ans de réclusion pour trafic de drogue: Ils écopent de 15 ans en appel
  Après avoir fait appel de leur condamnation, en première instance, à 20 ans de réclusion pour des faits de trafic de drogue, trois accusés ont été rejugés hier par le tribunal d’appel et ont écopé de 15 ans.

B. Samir, 35 ans, L. Djillali, 47 ans, et M. Djamel, 55 ans, avaient été interpellés en septembre 2015 à proximité d’un café près de Belgaïd. La voiture occupée par les deux premiers contenait 25 kilogrammes de résine de cannabis que Samir a reconnu avoir transportés depuis Maghnia pour le compte d’un certain S. Abdelkader. Suspecté d’être impliqué dans ce trafic de drogue, Djamel, qui se trouvait à l’intérieur du café en compagnie de Samir quelques instants plus tôt, sera arrêté un peu plus tard en possession d’un faux permis de conduire.

Alors que Samir fait des aveux complets et reconnaît avoir transporté la drogue en contrepartie de 25 millions de centimes, les deux autres nient toute implication dans le trafic de drogue. Djillali, commerçant d’habillement à M’dina J’dida, soutient que sa relation avec Samir est strictement professionnelle (il lui fournit parfois de la marchandise en provenance de Maghnia). Quant à Djamel, originaire d’Aïn Ouessara, il affirme être venu passer quelques jours de congé et avoir sollicité Samir parce qu’il avait besoin d’un peu d’argent.

Après instruction, les trois hommes ont été inculpés et mis en détention pour transport, possession et mise en vente de produits stupéfiants en bande organisée, suivant l’article 17, alinéas 1 et 3, de la loi relative à la prévention et à la répression de l’usage et du trafic illicites de stupéfiants et de substances psychotropes. M. Djamel sera également poursuivi de faux et usage de faux, selon l’article 22 du code pénal.

Jugés le 27 mai 2018 par le tribunal criminel de première instance, ils seront déclarés coupables des faits retenus et condamnés à 20 ans de réclusion criminelle. Ils interjetteront appel deux jours plus tard.

A la barre, hier dimanche, Samir a maintenu ses déclarations et affirmé que Djillali et Djamel n’étaient pas impliqués dans le trafic de drogue et que son rôle à lui s’était limité au transport des 25 kilogrammes. Djillali a nié toute les accusations portées contre lui et déclaré s’être trouvé en compagnie de Samir à titre amical : «Quand je vais à Maghnia, il m’honore et quand il vient à Oran, je fais de même», a-t-il expliqué.

Djamel a, lui aussi, rejeté les accusations de trafic de drogue en expliquant qu’il se déplaçait avec des faux papiers parce qu’il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt : «On m’a dit que j’étais recherché dans une affaire de trafic de drogue. J’avais peur», a-t-il tenté de justifier.

Sans s’embarrasser de présenter le moindre élément de preuve, le représentant du ministère public se contentera d’affirmer que les accusations étaient fondées avant de requérir la perpétuité.

Affirmant que seule la charge de transport avait été prouvée contre son client, l’avocat de Samir demandera l’acquittement pour les autres accusations et implorera le tribunal d’accorder les circonstances atténuantes pour son mandant qui a été manipulé par le vrai coupable, S. Abdelkader : «Il a profité des conditions sociales précaires de notre client pour l’appâter avec de l’argent facile».

L’avocat de Djillali, lui, appuiera sa défense sur l’absence de preuves incriminant son client : «Aucune drogue n’a été retrouvée sur Djillali lors de son interpellation et il n’a pas été pris en train de vendre des substances illicites; quant au transport, le premier accusé a tout reconnu. Où sont les preuves qui accablent mon client ?» s’interrogera-t-il en réclamant l’acquittement.

Quant à l’avocate de M. Djamel, elle s’interrogera sur ce qui fonde l’accusation de bande organisée, aucune entente n’ayant été conclue entre les accusés, et priera le tribunal d’acquitter son client des charges liées au trafic de drogue et de lui accorder les circonstances atténuantes pour l’accusation de faux et usage de faux.

Après délibérations, les trois accusés seront condamnés à 15 ans de réclusion criminelle.