Conditions aux urgences, les médecins généralistes alertent et veulent saisir Tebboune

Conditions aux urgences, les médecins généralistes alertent et veulent saisir Tebboune

Le Syndicat national des médecins généralistes de la santé publique (SNMGSP) alerte sur la dégradation des conditions de travail dans les services d’urgence. Dr Abderrahmane Maskri, président du SNMGSP, a exprimé son inquiétude au journal Jeune Indépendant ce mercredi.

Le Dr Maskri dénonce les conditions de travail « indignes » imposées aux médecins généralistes dans les services d’urgence. Selon lui, dans une lettre adressée au ministre de la Santé, Abdelhak Saïhi, le SNMGSP a demandé une intervention urgente pour rétablir l’équité envers les médecins généralistes et prendre les mesures correctives nécessaires. « Ce qui se passe sur le terrain est sans précédent et indigne de notre système de santé », affirme-t-il.

Le SNMGSP a alerté le ministre sur les dysfonctionnements au niveau du tri des services d’urgence. « Des pratiques inacceptables bafouent les droits des médecins généralistes, relégués à des box exigus ou derrière des guichets vitrées ou métalliques », souligne Dr Maskri. Ces professionnels de santé se voient réduits à de simples « guichetiers », ce qui nuit à leur dignité professionnelle.

Le Dr Maskri insiste sur le fait qu’au lieu d’exercer leur expertise médicale, les médecins se retrouvent à distribuer des tickets aux patients. Lors d’une récente journée d’étude à l’Institut National de Santé Publique, des professeurs de médecine ont cautionné cette pratique, obligeant les médecins généralistes, sous peine de sanctions administratives, à réaliser cette tâche indigne de leur compétence. Cela est justifié par le manque de personnel formé pour le tri et l’orientation à l’accueil des urgences.

Une décision méprisante qui touche à l’honneur du corps médical

Dr Maskri rejette fermement cette décision, la considérant comme un mépris professionnel et moral. « Cela affecte notre honneur et la noblesse du corps médical, et ternit l’image du système de santé que le Président de la République s’efforce de développer et de moderniser », déclare-t-il. Les médecins généralistes, au lieu de se concentrer sur leur cœur de métier, sont contraints d’assumer des tâches administratives chronophages et dénuées de sens médical.

Ces tâches administratives, comme la distribution de tickets et la saisie de données informatiques, détournent les médecins de leur mission première de prodiguer des soins aux patients. Cela entraîne une perte d’expertise précieuse et une frustration croissante chez les médecins. « Un médecin généraliste, formé pour diagnostiquer et traiter des pathologies, se retrouve réduit à un simple distributeur de tickets », s’indigne Dr Maskri.

Une revalorisation urgente réclamée par le SNMGSP

Le SNMGSP plaide pour une revalorisation urgente du rôle du médecin généraliste, souvent relégué à des tâches administratives subalternes. Cette situation humiliante renforce le sentiment de malaise et de dévalorisation ressenti par les médecins. Le syndicat exige des mesures urgentes pour rétablir les droits des médecins généralistes et améliorer la qualité des soins d’urgence.

Pour remédier à cette situation, le SNMGSP demande la mise en œuvre des dispositions du plan d’action du patient (PAM) concernant la formation des agents d’accueil. Il est temps de former des infirmiers spécialisés dans le tri, comme c’est le cas dans les systèmes de santé avancés. Cette formation permettrait d’optimiser la prise en charge des patients dès leur arrivée aux services d’urgence.

La mise en place d’une formation dédiée contribuerait à décharger les médecins généralistes de tâches chronophages, leur permettant de se concentrer sur leur mission première : la prise en charge médicale des patients. L’ensemble du système d’urgence en bénéficierait, avec une meilleure efficacité et une prise en charge plus rapide et qualitative des patients.

Le SNMGSP appelle également à une concertation élargie entre tous les acteurs du secteur pour une refonte complète du dossier médical informatisé. Le syndicat souhaite en faire un outil performant et adapté aux besoins réels du système de santé. « Nous lançons un appel aux responsables chargés de la numérisation du dossier médical pour travailler en concertation avec tous les professionnels du secteur », conclut Dr Maskri.

En clarifiant le rôle de chacun dans ce programme, le système de santé gagnerait en efficacité et en qualité de prise en charge des patients. La mobilisation de tous les acteurs est essentielle pour résoudre ces problèmes et améliorer les conditions de travail des médecins généralistes.