Désormais, un conducteur de bus ou de camion, détenteur d’un permis de conduire de catégorie C, D ou E, doit avoir un certificat d’aptitude dénommé « brevet professionnel » pour exercer son activité sous peine d’être verbalisé par les services sécuritaires.
Si le permis C (poids-lourd) est indispensable pour conduire un camion, il n’est pas suffisant pour espérer sillonner les routes d’Algérie du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest, à bord d’un poids-lourd. Le métier requiert des critères et des aptitudes précises, car transporter de la marchandise demande de l’expérience, de l’attention et une bonne conduite au volant.
Une formation adaptée à ce type de pratique est impérative et surtout obligatoire. Pour cela, les conducteurs de véhicules, titulaires d’un permis de conduire de type C, D ou E, doivent suivre une formation de quinze jours, comprenant deux phases, l’une théorique et l’autre pratique pour avoir le brevet professionnel de conducteur de transport public de voyageurs et de marchandises.
Rappelons que le délai initial a été fixé par le ministère des Transports au 31 décembre 2018, ensuite au 1er mai dernier, avant qu’il ne soit prolongé jusqu’au 21 août. Ainsi, passée cette date, des mesures répressives seront appliquées à l’encontre de tous ceux qui ne seront pas en possession de ce document obligatoire.
Selon Abdelkrim Righi, président de la Fédération des centres de formation de chauffeurs de véhicule de transport de personnes et de marchandises, en plus que leurs dossiers ne seront pas acceptés et qu’aucune autorisation ne leur sera attribuée, les réfractaires s’exposeront aux sanctions prévues par la réglementation. Ils seront ainsi verbalisés par les services de sécurité avec en sus des amendes allant de 2 000 à 4 000 DA, alors que les procès-verbaux seront adressés à la direction des transports pour prendre les mesures nécessaires.
Toutefois, il ne manquera pas de relever que « même si l’instauration d’un Brevet de conduite permettra de bien former les conducteurs professionnels, le fait que l’examen final soit confié aux seuls centres et écoles de formation pourrait ouvrir une grande brèche à des pratiques malsaines ».
Les accidents impliquant des bus et mettant en péril la vie de plusieurs usagers sont devenus fréquents. Confié souvent à des jeunes conducteurs n’ayant aucune expérience ou formation dans le domaine, cette catégorie professionnelle de transporteurs est pointée du doigt pour être à l’origine de plusieurs accidents mortels.
Le dernier drame de ce genre remonte au mois dernier suite à une collision frontale entre un bus et un camion semi-remorque survenue à Sétif, faisant 11 morts et 13 blessés. Autrement dit, un accident d’un transport de marchandises ou de voyageurs cause plus de dégâts humains et matériels. Les statistiques parlent d’elles-mêmes. Elles sont effarantes et donnent froid dans le dos. Une répartition par catégorie de véhicules dans les accidents de la route montre que les camions, bus et autocars sont impliqués à hauteur de 28% dans la totalité des accidents, alors même que leur nombre ne dépasse pas 10% du parc automobile en circulation, selon un communiqué récent de la Gendarmerie nationale.