Nous avons eu l’occasion d’assister, hier, le 08 octobre, à la conférence de presse organisée par le chantre de la chanson algérienne d’expression kabyle, Lounis Ait Menguellet, durant laquelle, il s’est penché sur les dernières retouches et les préparatifs avant le grand événement, à savoir son concert qui aura lieu ce 26 novembre à la salle mythique de Bercy de Paris, et qui s’annonce mémorable.
Lounis Ait Menguellet a chanté l’adret et l’ubac, porté nos joies et nos souffrances, touchant à tous les sujets de notre quotidien, l’amour de la terre et des gens, la mélancolie, la femme, le destin et l’adversité de la vie en général. Lounis ne compte pas s’arrêter là et continuera à combler ses fans. Il nous donne rendez-vous cette fois, samedi 26 novembre, sur la scène de l’Accor Arena pour un concert inédit. Une première pour un chanteur kabyle, qui fut également le premier à avoir chanté à l’Olympia, en 1978.
Entouré d’une vingtaine de journalistes, venus de partout pour assister à la conférence, le géant de la chanson kabyle s’est montré, comme à ses habitudes, très timide, « Je n’ai pas l’habitude. C’est la première fois que je fais une conférence de presse. Je suis vraiment content d’être en face de toute la présentation de la presse de chez nous, mais je n’ai rien préparé à dire » a-t-il renchéri en toute humilité, sous les applaudissements de tous les présents dans la salle.
L’artiste à la voix mélodieuse se produira à la mythique salle de l’Accor Arena, là justement où il avait chanté en 2018 avec Idir et Allaoua. À ce propos, il affirme que ce grand concert sera un hommage à la mémoire de son ami, le regretté Idir décédé dans la soirée du 2 mai à Paris (France) à l’âge de 75 ans. « Je ne peux pas faire l’Accor Arena sans rendre hommage à Idir. Ce serait une anomalie. Je peux vous le confirmer : ce concert est dédié à Idir », a-t-il déclaré, très ému.
L’artiste poète, surnommé par Kateb Yacine le « poète du siècle » entonnera certainement son riche répertoire constitué de chansons d’amour, d’engagement politique et du vécu social de la région composé durant sa carrière s’étalant sur 50 années entières. Le poète ravira l’assistance avec ses titres dont certains remontent à de très longues années. « Il y aura beaucoup de chansons que j’ai écrites pendant ma jeunesse. J’en ai préparé quelques-unes, et j’espère qu’elles vont plaire à tout le monde », a-t-il ajouté.
Ait Menguellet : « la muselière que nous portons depuis 1962 est toujours là »
Répondant aux questions de notre journaliste, Ait Menguellet, a fait part de son immense joie de retrouver son public en Algérie et en France après une absence forcée de trois années de la scène artistique pour cause de pandémie. Pour ce qui est de sa tournée « Izurar af Idurar », durant laquelle le grand poète à fait le tour de la Kabylie et a chanté parmi les siens notamment à Michelet, Ath Ouacif et, Ouadhia, Ait Menguellet a rétorqué, « La vérité, je ne m’attendais pas à une telle réussite. Mais, encore une fois, mes fans que j’aime énormément m’ont prouvé qu’ils sont toujours à mes côtés. C’est une grande satisfaction ».
Porté par ses nombreux succès depuis plus de 50 ans. Ait Menguellet a mis depuis longtemps sa célébrité au service des causes les plus nobles. Il ne fait pas parler son cœur que dans ses chansons. C’est aussi par ses actes et ses engagements que le chanteur s’est distingué au fil des années. Profitons de sa tournée l’été dernier, ce dernier a versé d’importantes sommes au profit de plusieurs associations caritatives et humanitaires. C’est ce qui nous fait savoir le producteur Aomar Alliche, « Grace à sa tournée en Algérie, Ait Menguellet a versé des sommes d’argent au profit de plusieurs associations humanitaires dont : l’association des handicapés, Tidukla n Ibudraren, l’association des handicapés El Baraka, l’association des cancéreux El Fajr… ».
Pour ce qui est de ses futurs projets et d’éventuels nouveaux albums, Ait Menguellet, a précisé, « Depuis que j’ai commencé le chant, aucun de mes albums n’a été un projet pour moi. Je vous assure que je n’ai jamais cherché l’inspiration, elle venait d’elle-même. D’ailleurs, je n’ai jamais su s’il allait y avoir un nouvel album. J’attendais, et il se trouve que ça venait. Donc, je ne suis pas en mesure de vous dire si je ferai d’autres albums, mais je l’espère en tout cas », a-t-il dit, sourire sur le visage.
Dans son dernier single, le sage d’Ighil Bouamas a chanté « Takwmamt » dont le sens distillé en filigrane par son auteur ne touche pas uniquement à Takwmamt (masque anti Covid), mais renvoie également et surtout à « La muselière que nous portons depuis 1962, est devenue une habitude, nous la portons depuis tant d’années. Mais nous gardons espoir de l’enlever un jour, mais, ô ! poème ! Nous avons dévié du sujet. Ce de la nouvelle maladie que nous devions parler et non de l’ancienne. Regardons ces peuples, repus de liberté, faire l’expérience de la muselière. Quant au mal qui nous ronge, nous en attendons encore le vaccin… ».
Évoquant donc ce passage, Ait Menguellet, nous dit, « Certes, on a commencé à s’en débarrasser du masque Covid-19, mais la muselière que nous portons depuis 1962 est toujours là et elle existe encore ». À ce sujet, le chanteur n’a pas hésité a affiché son soutien à tous les détenus d’opinion en Algérie.
Tous les moyens sont de ce fait réunis pour faire vibrer, le 26 novembre prochain, les murs de l’Accor Arena de Paris. Place au spectacle.