Conférence de presse du comité pour la libération de Louisa Hanoune : «Son arrestation est une criminalisation de l’acte et de la pratique politiques»

Conférence de presse du comité pour la libération de Louisa Hanoune : «Son arrestation est une criminalisation de l’acte et de la pratique politiques»

Hichem Laloui

Le comité national pour la libération de Louisa Hanoune, arrêtée depuis 82 jours et incarcérée à la prison militaire de Blida, ne perd pas espoir de voir la secrétaire générale du Parti des Travailleurs (PT) remise en liberté. Lors d’une conférence de presse animée, hier, au siège du Parti des travailleurs, à Alger, les membres du comité étaient unanimes à exiger la libération immédiate et sans condition de Mme Hanoune. Mme Zohra Drif, coordinatrice du comité, a expliqué que l’arrestation de Louisa Hanoune «répond à une volonté manifeste de punir toutes celles et tous ceux qui s’opposent à une politique malsaine». Appelant à la libération de Mme Hanoune, 
Zohra Drif a indiqué que la réunion à laquelle la secrétaire générale du PT avait pris part, l’était «en sa qualité de militante et chef de parti».

Ramdane Taâzibt, militant du PT et proche de Mme Hanoune, a indiqué que les demandes de la défense pour la remise en liberté de la secrétaire générale du PT ont échoué à deux reprises. «Le maintien de Louisa Hanoune en détention est gravissime», a-t-il dit, soulignant qu’elle présente, «pourtant toutes les garanties pour rester à la disposition de la justice». Il a rappelé qu’une propagande a suivi son arrestation, à savoir l’accusation selon laquelle elle avait pris part à une réunion en présence des services secrets français. «C’est faux», a-t-il indiqué, précisant que Louisa Hanoune a pris part à la rencontre du 27 mars à laquelle ont pris part, également, Saïd Bouteflika et le général Toufik. «Louisa Hanoune a toujours agi au su et au vu de tous», a-t-il dit, ajoutant que sa détention préventive «est une violation du droit à l’activité politique». Ramdane Taâzibt a annoncé que le collectif des avocats de Louisa Hanoune s’est renforcé au même titre que le comité pour la libération de la secrétaire générale du PT.

Maître Messous, avocat et membre du collectif de défense, a souligné que 83 pays ont réuni plus de 1 000 signatures pour exiger la libération de Hanoune. Pour lui, «c’est la nature répressive du pouvoir qui a fait en sorte que des pays étrangers dénoncent cette politique». Il a souligné que le maintien de Louisa Hanoune en prison est «inexpliqué» et, de ce fait, il constitue «une violation de la loi». «Mme Hanoune est une militante connue qui peut contribuer à trouver des solutions à la crise», a-t-il encore dit. Me Hakim Saheb a souligné, pour sa part, que les poursuites contre Louisa Hanoune «se basent sur des considérations politiciennes basses». «Les poursuites contre elle sont une violation de son droit à militer, une criminalisation de l’acte et de la pratique politiques», a-t-il qualifié, appelant au maintien de la mobilisation pour arracher la libération de la secrétaire générale du PT.