Partisan d’une école moderne, Ahmed Tessa n’y est pas allé avec le dos de la cuillère en affirmant que deux projets d’école s’affrontent actuellement : celui d’une école obscurantiste et celui d’une école ouverte sur le monde, sur les langues étrangères et sur la modernité.
à l’initiative de l’association scientifique “Assirem” (Espoir), le pédagogue et ancien cadre supérieur du ministère de l’Éducation nationale actuellement à la retraite, Ahmed Tessa, a animé, hier, samedi, une conférence-débat autour du thème “L’école algérienne entre modernité et archaïsme” à la bibliothèque communale de Tizi Gheniff, à 50 km au sud de Tizi Ouzou. D’emblée, le conférencier a annoncé que ceux qui veulent imposer à la société algérienne une école archaïque multiplient leurs attaques à l’encontre de l’actuelle équipe ministérielle, à sa tête la ministre de l’Éducation nationale, Nouria Benghabrit, que ces agitateurs qualifient de tous les noms.
“On croyait avoir sauvé l’école algérienne des griffes de ceux qui ont voulu imposer leur projet de société rétrograde depuis les années 80. Malheureusement, en 2016, les partisans de l’archaïsme sont devenus encore plus nuisibles avec tous les moyens dont ils disposent, notamment des journaux, des chaînes de télévision et des partis politiques. Ils se sont élevés avec force contre la modernisation de l’école algérienne”,
a-t-il annoncé devant la nombreuse assistance. Et d’enchaîner : “Ces personnes malintentionnées veulent accaparer l’école qu’ils ont envahie depuis les années 80 en imposant leurs programmes et leurs manuels scolaires qui favorisent essentiellement leur projet wahhabite. Pourtant, la modernisation de l’école algérienne figure dans tous les textes, à savoir la loi de l’orientation scolaire de 2008, la réforme du système éducatif de 2002 et les conférences nationales tenues en juillet 2014 et juillet 2015.”
Ahmed Tessa, partisan d’une école moderne, n’y est pas allé avec le dos de la cuillère en affirmant que deux projets d’école s’affrontent actuellement : celui d’une école obscurantiste et celui d’une école ouverte sur le monde, sur les langues étrangères et sur la modernité, c’est-à-dire qui permet à l’enfant algérien de réfléchir, de créer et de s’épanouir. “Cette école – que je défends – est ancrée dans l’esprit et dans le cœur de la société algérienne tournée vers la modernité”, a-t-il avoué. Il a ajouté que les porteurs du projet d’une école archaïque ont essayé d’imposer leur doctrine wahhabite par la force au début des années 80.
“D’ailleurs, cela est visible dans notre société où ils ont pu quand même imposer à la société entière, même en Kabylie, leurs pratiques sociales telles que la manière de s’habiller et d’autres gestes et attitudes de tous les jours”, a-t-il expliqué. Si aujourd’hui, les partisans de cette école obscurantiste multiplient les attaques contre Nouria Benghabrit et toute son équipe ministérielle qui sont déterminées à moderniser l’école algérienne, c’est parce qu’ils ne veulent pas que leur projet soit contrecarré par les mesures courageuses et salvatrices décidées lors de la conférence nationale d’évaluation qui a constaté que la réforme du système éducatif de 2003 a été un échec sur tous les plans. “La langue arabe et l’islam sont assurés par tous les textes. Pourquoi alors au nom des constantes nationales, ces opposants à la modernisation de l’école algérienne n’ont-ils soufflé mot au sujet de l’amazighité et de l’histoire millénaire de l’Algérie ?”, s’est-il interrogé. Pour la langue française, Ahmed Tessa a estimé que ces mêmes wahhabites sont prêts au pire pour son éradication de la société algérienne. “Pour eux, c’est un enjeu majeur. Pourtant, ils inscrivent leurs enfants au lycée français de Ben Aknoun et ils les envoient dans les grandes universités européennes et américaines”, a-t-il martelé devant le public venu assister en masse à cette rencontre fructueuse organisée à la veille de la rentrée scolaire.
Avant de clôturer son intervention, l’invité d’Assirem a exhorté la société entière à s’organiser et à défendre l’école moderne, la seule qui puisse libérer le pays des griffes des adeptes de l’obscurantisme.