Durant cette période de confinement face à l’épidémie de coronavirus (Covid-19) en Algérie, les violences conjugales ont augmenté.
Le Réseau Wassila (regroupement d’associations féministes et de protection de l’enfance), a fait savoir que onze féminicides ont été enregistrés en Algérie depuis le début de l’année en cours.
« Ce n’est que la partie émergée de l’iceberg, les meurtres de femmes sont certainement plus importants». Et le crime de Fougeroux est d’autant plus dramatique qu’il s’est produit en présence des enfants », a expliqué la membre du réseau, Louisa Aït Hamou, à Sputnik, ajoutant qu’ils ont « très peu d’informations sur ce sujet car les services de sécurité ne publient plus le nombre d’assassinats de femmes depuis 2013. »
« Le Réseau Wassila dispose d’un centre d’écoute qui reste opérationnel grâce à deux écoutantes (une juriste et une psychologue) qui continuent à travailler depuis leur domicile », a-t-elle indiqué, soulignant que la psychologue a signalé «trois ou quatre nouveaux cas de violences conjugales ou familiales».
«Il semblerait que les femmes aient plus de mal à prendre le téléphone dans une situation de confinement. Le mari, le père ou le frère sont en permanence à la maison. En général, les victimes appellent en cachette car elles ont peur. Il est évident qu’elles ne vont pas nous contacter devant la personne qui les maltraite », a-t-elle expliqué.
Pour la militante, « la situation est devenue très compliquée, le confinement fait qu’elles ne peuvent pas contacter le centre d’appels ni même répondre au téléphone. Elles sont avec leur bourreau 24h sur 24. On peut comprendre que ce soit très difficile et c’est ce qui nous inquiète, c’est vraiment Silence, on tue « .
L’ONU appelle à protéger les femmes « à la maison »
De son coté, l’ONU a lancé, le 5 avril dernier, un appel mondial à protéger les femmes et jeunes filles « à la maison ».
« Nous avons constaté une horrible montée des violences domestiques. Dans certains pays, le nombre de femmes appelant des numéros de soutien a doublé », a déploré le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
« Je presse tous les gouvernements de faire de la prévention des violences domestiques une priorité dans leurs plans de lutte contre le Covid-19 », a appelé le chef de l’ONU.
Massin.A