Conflit d’héritage : un toxicomane de 22 ans agresse violemment sa mère

Conflit d’héritage : un toxicomane de 22 ans agresse violemment sa mère

Le tribunal correctionnel d’Hussein-Dey à Alger a examiné ce mardi une affaire déchirante concernant une mère de famille agressée par son fils toxicomane de 22 ans en plein mois du Ramadan. L’agression a entraîné une incapacité temporaire de travail de 15 jours.

L’accusé comparaissait pour des faits passibles de 10 ans d’emprisonnement. Durant l’audience, le juge a tenté une conciliation entre les parties, espérant donner une dernière chance à l’accusé de corriger son comportement irresponsable plutôt que de l’incarcérer, d’autant que la victime – sa mère – lui a pardonné malgré le préjudice grave subi.

Les faits révélés lors de l’audience ; l’accusé, prénommé « Anani.A », consomme des drogues depuis son adolescence. Sa mère a découvert sa toxicomanie en 2010 et l’a fait hospitaliser pour des soins. Il est actuellement suivi à l’hôpital Drid Hocine d’Alger et souffre de troubles nerveux depuis son enfance.

Concernant l’agression pendant le Ramadan, la victime a confirmé que son fils l’a frappée sans raison. L’accusé a justifié son acte par sa situation précaire depuis le décès de son père, ses oncles paternels ayant refusé d’accorder à sa mère veuve sa part d’héritage.

Dans une tentative de réconciliation, le juge a demandé à l’accusé d’embrasser le front de sa mère en audience et de lui demander pardon publiquement. Face à l’émotion générale et à la clémence de la mère, qui refuse l’incarcération de son fils, le juge a reporté le procès. L’accusé a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire jusqu’à sa prochaine comparution la semaine suivante.

Héritage en Algérie : Comment la loi protège les droits des petits-enfants

En Algérie, la réforme du Code de la famille de 1984 a introduit un mécanisme juridique novateur appelé « tanzil » qui révolutionne le droit successoral. Cette disposition garantit aux petits-enfants une part de l’héritage de leurs grands-parents lorsque leurs parents décèdent prématurément.

Avant cette réforme, la transmission du patrimoine aux petits-enfants dépendait uniquement du bon vouloir des grands-parents. Désormais, le « tanzil » permet aux petits-enfants de prendre automatiquement la place de leur parent décédé dans la succession, sous certaines conditions strictes :

  1. La part héritée ne peut excéder un tiers de la succession totale
    L’absence d’autres héritiers directs est requise
    Aucune donation équivalente ne doit avoir été effectuée du vivant du grand-parent
    La répartition suit les règles islamiques traditionnelles

Cette mesure, conforme aux principes de la charia, vise à renforcer la justice intergénérationnelle et la solidarité familiale. Elle permet d’éviter que des petits-enfants ne soient injustement privés du patrimoine familial en raison de circonstances tragiques, tout en respectant un cadre légal précis qui équilibre les droits de chacun.