Le président sahraoui a rappelé la responsabilité historique de l’Espagne.
C’est en quelque sorte la réponse du berger à la bergère. A la justice espagnole qui veut le poursuivre tout en le livrant en pâture aux médias marocains, à ceux hostiles à l’indépendance du Sahara occidental qui ont trouvé os à ronger à travers cette démarche, le leader sahraoui a fait étalage de sa stature d’homme d’Etat.
Blindé par plus de quarante années consacrées à la lutte pour la liberté et la dignité de son peuple, il s’est astreint à retracer et à démonter pièce par pièce les événements qui ont conduit à la colonisation marocaine. Comme pour revenir aux fondamentaux. Pour dire à l’ancienne puissance coloniale et à ses«tribunaux» de bien se regarder dans la glace, le président sahraoui a rappelé la responsabilité historique de l’Espagne dans un discours adressé à la 41ème Conférence européenne de soutien au peuple sahraoui qui s’est tenue du 18 au 19 novembre à Vilanova (Barcelone).
«L’Espagne ne s’est pas acquittée de son devoir en tant que puissance coloniale, qui devait conduire le Sahara occidental vers l’aboutissement de la décolonisation», a écrit le président de la République sahraouie dans le message destiné aux participants de cet événement annuel international. «Nous nous attendons à ce que l’Etat espagnol s’acquitte de son obligation légale et morale envers ce peuple en accélérant le parachèvement de la décolonisation du Sahara occidental. L’Espagne est encore, et peut-être aujourd’hui plus que jamais, une partie de ce problème, qui ne souffre pas la caducité avec le temps.
Un problème qui a existé par le passé, mais qui est partie intégrante du présent», a t-il ajouté tout en mettant en exergue les positions française et du Conseil de sécurité qui ont contribué à l’enlisement du conflit. «Si la responsabilité du Conseil de sécurité des Nations unies est collective, la France en particulier, en tant que membre permanent du Conseil, a empêché, dès le départ, l’application de la légitimité internationale, offrant ainsi une protection pour la position rebelle du Maroc…», a dénoncé Brahim Ghali.
Une situation qui a encouragé le Maroc à faire preuve de plus d’agressivité dans sa politique d’annexion du Sahara occidental. Paris en prend encore une fois pour son grade.
«La France est aujourd’hui une pierre d’achoppement devant la prise de décisions, à même de rendre à cette institution son prestige et est donc responsable de tout dérapage de la tension dans la zone d’El Gargarat, où les deux armées, sahraouie et marocaine, se tiennent à une distance qui ne dépasse pas les 120 mètres», a souligné le successeur du Président défunt, Mohamed Abdelaziz. Le 11 août 2016, les forces d’occupation marocaines se sont dirigées vers la zone d’El Gargarat, située dans le secteur de la1ère Région militaire sahraouie. Depuis, c’est le face-à-face.
«La paix au Sahara occidental est en danger, son sauvetage requiert une position ferme du Conseil de sécurité des Nations unies tendant à exiger l’application rapide des termes du plan de règlement approuvé par l’OUA et l’ONU…», a prévenu le secrétaire général du Front Polisario qui a dénoncé la férocité de la colonisation marocaine.
«L’État marocain pratique encore la politique de l’oppression, l’appauvrissement, la destruction des moyens de subsistance et le pillage des richesses dans le territoire occupé, alors que les réfugiés souffrent, non seulement des conditions difficiles, des aléas des catastrophes naturelles…», a signalé l’ancien ambassadeur de la Rasd à Alger qui a tenu à remercier tous ceux qui soutiennent le peuple sahraoui. «Votre position aux côtés de ce peuple est un message noble dirigé à toutes les nations et les peuples du monde entier», leur déclarera le leader sahraoui.
«Ces nobles positions soulagent les souffrances des Sahraouis (es), et renforcent leur confiance en eux-mêmes et les assurent qu’ils ne sont pas seuls dans la bataille pour la liberté et la dignité», soulignera Brahim Ghali qui adressera ses «sincères salutations à l’Algérie soeur, son gouvernement et son peuple, pour sa position de principe, soutenant la juste lutte du peuple sahraoui». Un point d’honneur…