Conflits sociaux, drogue et contrebande : Les chiffres froids de la gendarmerie

Conflits sociaux, drogue et contrebande : Les chiffres froids de la gendarmerie

Une quantité énorme, estimée à plus de 25 tonnes de kif traité, a été saisie dans cinq wilayas.

La Gendarmerie nationale relève la persistance des perturbations sur le front social avant même la rentrée sociale qui s’annonce houleuse et sans prendre en compte les chiffres de la police concernant les zones urbaines. Sur le front social, une analyse comparative du bilan du premier trimestre 2016, par rapport à la même période de l’année précédente, fait ressortir une hausse de 78% des conflits sociaux et une baisse de 14% des attroupements. A ce chapitre, la situation s’est ainsi caractérisée par l’enregistrement de 429 cas de troubles à l’ordre public, représentant cinq cas par jour, ainsi que 691 cas de conflits sociaux, note la même source.

Les causes principales de ces mouvements de contestation sont dues essentiellement au «manque d’alimentation en eau potable, au revêtement des routes, au raccordement aux réseaux d’assainissement, et à l’électricité et au gaz naturel».

Cela corrobore l’inquiétude exprimée à ce propos par la classe politique. La légère diminution du nombre de cas est due au «travail d’anticipation et à la transmission de l’information aux autorités administratives en temps opportun», estime-t-on de même source. Dans ce cadre, il a été procédé à l’exécution de 1 204 opérations coup de poing à travers le territoire national, engendrant une hausse de l’ordre de 3% par rapport au 2ème trimestre 2015, est-il précisé dans le bilan. Ces opérations se sont soldées par l’identification de 591 286 personnes et de 261 799 véhicules et l’arrestation de 1 456 personnes dont 500 ayant fait l’objet de mandats de justice. Les infractions liées à la réglementation des prix et au fonctionnement des marchés sont les plus fréquentes: 65% sont liés au défaut du registre du commerce et 19% au défaut de facturation, suivis des infractions de débits de boissons, de l’urbanisme, du code des eaux et de la santé publique.

Toutefois, l’activité criminelle transfrontalière persiste, note encore la Gendarmerie nationale qui explique que ce constat est dû essentiellement à «la situation sécuritaire des pays voisins, démunis de capacités de lutte, notamment aux frontières», et d’autre part, par «la passivité et la complaisance des services d’autres Etats». Les coups et blessures volontaires demeurent l’infraction la «plus dominante» dans les affaires liées aux atteintes contre les personnes avec 3 304 affaires traitées durant le 2ème trimestre 2016. Pour ce qui est des atteintes contre la famille et les bonnes moeurs qui englobent notamment les agressions sexuelles et les atteintes à l’honneur, il a été enregistré un total de 347 affaires. Quant aux atteintes à la tranquillité publique, le même bilan fait état de 493 affaires, soit un taux de 5,03% par rapport à la criminalité de droit commun, et qui a permis l’arrestation de 788 personnes. La menace dans les zones frontalières est bien réelle.

Pour eux seuls, les chiffres record de la Gendarmerie nationale, ressortant du bilan des activités du deuxième trimestre 2016, font peur. Le trafic de drogue, d’armes, de munitions, de véhicules, la contrebande et la migration irrégulière font florès au niveau des zones frontalières. Une quantité énorme, estimée à plus de 25 tonnes de kif traité a été saisie dans cinq wilayas les plus touchées, sans prendre en compte les quantités non saisies et celles saisies dans d’autres wilayas. L’acheminement vers ou l’expédition en dehors des frontières, de la drogue, prend aussi la voie maritime puisqu’une quantité importante rejetée par la mer, a été récupérée par la gendarmerie durant cette période. La poudre blanche, ou la drogue des riches, n’est pas en reste. Le trafic de cocaïne signalé jadis dans les grandes villes, s’étend désormais à d’autres contrées. Pas moins de 37,002 kg de cocaïne ont été saisis, dont 35,7kg à Jijel. S’agissant du trafic d’armes et de munitions, les unités de la Gendarmerie nationale ont procédé à la saisie de 88 armes, dont 17 armes de guerre.