Par Nadia BENAKLI
Le porte-parole de l’Union des wilayas a fait savoir qu’un conseil national pour la réapropriation de l’Ugta sera installé avant le 22 mai prochain.
Le congrès de l’Ugta risque d’être compromis. Les contestataires ne décolèrent pas et veulent coûte que coûte chasser la direction actuelle. La préparation du congrès prévue pour le 20 juin n’a pas du tout apaisé les esprits. Bien au contraire, les contestataires refusent ce congrès qu’ils qualifient de «mascarade». «Nous sommes contre la tenue du congrès par la direction actuelle qui a perdu toute légitimité au niveau de la base», a déclaré Abdelaziz Hamlaoui, porte-parole des Unions de wilayas. Contacté par nos soins, ce syndicaliste a dénoncé les sanctions et la marginalisation des membres du conseil national. «Nous avons enregistré plusieurs suspensions illégales des membres du conseil national par la direction de l’Ugta», déplore notre interlocuteur qui a dénoncé le lynchage contre la secrétaire générale de l’Union de wilaya de Tlemcen Souad Baroudi pour avoir contesté le secrétariat national. Devant ces agissements, les syndicalistes sont déterminés à reprendre les choses en main pour libérer la Centrale syndicale. Hamlaoui a fait savoir qu’un conseil national pour la réapropriation de l’Ugta sera installé avant le 22 mai prochain. Comme ils vont lancer une pétition pour la collecte de trois millions de signatures qui demandent le départ de la direction actuelle à sa tête Abdelmadjid Sidi Saïd.
Les syndicalistes vont même saisir le Bureau international du travail (BIT) pour ne pas reconnaître la direction actuelle et dénoncer le congrès mascarade du 20 juin. Il n’y a pas que ça. Les syndicalistes vont investir le terrain. «Un sit-in des cadres syndicaux sera tenu simultanément au niveau de toutes les wilayas pour réclamer la restitution de l’Ugta aux travailleurs», a affirmé Hamlaoui qui avance qu’un rassemblement national de toutes les fédérations sera tenu le 12 juin prochain au niveau de la Centrale syndicale. Les syndicats des différentes fédérations ont déjà tenu un rassemblement devant le Palais du peuple pour réclamer le départ de Sidi Saïd. Même si ce dernier ne compte pas se représenter pour un nouveau mandat, ses adversaires refusent qu’il chapeaute lui-même le congrès. «On ne peut pas espérer à un changement avec les mêmes têtes», a affirmé Saïd Frahi, membre de la Fédération des télécoms. Pour contrecarrer l’action de la direction, les contestataires ont porté plainte contre la tenue illégale de la réunion du conseil national dernièrement à Oran faute de quorum.
Sur les 161 membres du conseil national, 100 d’entre eux s’opposent à la direction actuelle soit la grande majorité. Le mouvement de contestation qui comprend les cinq Unions de wilayas, à savoir Béjaïa, Ouargla, Tlemcen, Saïda et Tizi Ouzou va s’élargir pour contenir d’autres sections. «Plusieurs fédérations au niveau des autres wilayas soutiennent nos actions», a assuré Hamlaoui. Lassés par les promesses non tenues et leur marginalisation, les travailleurs de l’Ugta ne veulent plus cautionner les décisions de la direction actuelle. Ils veulent être impliqués dans la prise de décision et organiser un congrès qui répond aux aspirations des travailleurs. «La plupart des représentants sont des retraités, il est temps de laisser place aux jeunes», a soutenu Saïd frahi.