« Connaître Abdelmoumene Khalifa n’est pas un délit ! »

« Connaître Abdelmoumene Khalifa n’est pas un délit ! »

Me Chelli Nora Ould Hocine, avocate d’Ahmed Yacine, a affirmé : « On a l’impression que les principes ont changé, passant de l’innocence à l’incrimination et vice versa »

Dans son intervention, l’avocate a estimé que le seul tort de son client est d’avoir déposé pas moins de 325 milliards de dinars dans la banque Khalifa et d’avoir fait la connaissance de Khalifa Abdelmoumene Rafik.

Ce dernier est le fils d’un homme très connu qui a toujours servi l’Algérie et a milité aux côtés du célèbre martyr Abdelhafid Boussouf. Le père d’Abdelmoumene Rafik Khalifa était un haut responsable du MALG qui a laissé derrière lui une grande histoire, celle d’un homme qui a sacrifié toute sa jeunesse et son argent au service du peuple, de la nation mais surtout pour l’indépendance de l’Algérie ! »

Les plaidoiries des avocats de la défense constitués dans l’affaire Khalifa Bank se sont poursuivies hier pour le 3e jour consécutif et au 32e jour du procès des mis en cause impliqués dans des accusations de natures correctionnelles, délictuelles et criminelles.

L’idée générale qui se dégage des interventions des avocats de la défense est que ces derniers ont d’emblée rejeté les chefs d’inculpation retenus contre leurs clients, notamment au niveau de l’instruction judiciaire.

Ils étaient unanimes à déclarer à l’attention du président qui semblait fatigué après avoir fourni des efforts considérables depuis sa désignation, pour présider cette audience, qui tire d’ailleurs à sa fin que « Les chefs d’inculpation retenus contre leurs clients sont nuls et non avenus, notamment en ce qui concerne les abus de confiance et abus de fonction ».

La plus importante plaidoirie d’hier est sans aucun celle de Me Boutarek Omar, qui a plaidé en faveur des frères Chachoua Abdelhafid et Ahmed. Il a affirmé :»Où sont passées les 14 banques privées créées en Algérie, notamment celle de Dechmi ? Nous avons attendu des sessions et des sessions pour connaître la vérité mais malheureusement rien de cela !

C’est une affaire commerciale et non pas criminelle comme mentionné dans l’arrêt de renvoi de la chambre d’accusation de la cour de Blida ! ». « Mes clients, ajoute l’avocat sont poursuivis pour association de malfaiteurs conformément à l’accusation retenue par le procureur au départ de l’affaire ! ».

Il a clamé que »le procureur général devait poursuivre Khalifa Bank en tant que personne morale. Badsi et ses avocats n’ont pas la qualité pour le faire ! ».

L’avocat a par ailleurs déclaré qu’il « ne croit pas à l’accusation d’association de malfaiteurs laquelle sont poursuivis ses clients ».

Il a souligné que »les chefs d’inculpation d’escroquerie et d’abus de confiance ne peuvent en aucun cas être réunis dans cette affaire. ».

Me Omar Boutarek a certifié :»Abdelhafid Chachoua n’a jamais trahi l’Etat et s’il y a quelqu’un qui devait déposer plainte dans cette affaire ce n’est pas la Banque d’Algérie, mais plutôt Abdelmoumene Rafik Khalifa ».

« Le procureur général qui accuse mes clients de s’être enrichi, sur le dos de Khalifa en procédant au vol de ses biens n’a pas ramené les preuves tangibles relatives à cette accusation, notamment celle liée à l’achat de la villa ».

L’avocat de la défense a crié en direction du président :»Mon client a acheté la villa avant même de travailler à El Khalifa Bank en tant que chargé de la sécurité ! ».

Il a tenu à préciser que »Lors de la perquisition effectuée dans la villa familiale, a été découvert un chèque signé en faveur d’une personne nommé Kadi. Mes clients ont collaboré avec les services de sécurité alors chargés de l’enquête préliminaire ».

Me Boutarek Omar a en outre affirmé :»L’expert-comptable a donné les noms des personnes qui étaient à l’origine de la malversation qui a secoué la Banque Khalifa ».

Il a déclaré « qu’au lieu de poursuivre son client à savoir Ammi Ahmed âgé de 82 ans par une accusation qui ne tient pas debout ou de lui accorder un acquittement, il faut tout simplement lui une décerner une médaille d’or ! »

Il a fait savoir au président que « La mission qui a été confiée à Ahmed Chachoua par Khalifa Bank était de transporter les fonds notamment de et vers l’agence de Blida, étant donné qu’il était un grand spécialiste en matière sécuritaire ! »

Il n’a pas manqué de dire que « pas moins de 17 ministres passaient leur temps à danser dans une villa à El Biar ! ».

Pour ce qui est de son client Chachoua Abdelhafid, Me Boutarek Omar a affirmé que « le procureur accuse son client de ramener des fonds dans des sacs scellés. On ne peut pas Flyxer des sommes faramineuses par point, monsieur le président ! ».

Me Ouali Nacéra, avocate de Bensouna Samira, ex-directrice de la presse écrite au ministère de la Culture a affirmé au cours de sa courte mais précieuse plaidoirie : « C’est l’ancienne ministre de la Culture Khalida Toumi qui lui a demandé de prendre les commandes de KTV en Algérie et ce dans le but d’améliorer l’image du pays ! ». Elle est poursuivie pour abus de confiance pour n’avoir pas restitué le véhicule qui était en sa possession et qu’elle a restitué sur ordre du liquidateur ».

Des avocats ont attribué la qualité de « victimes « à leurs clients accusés, dans le cadre de la caisse principale de Khalifa Bank d’« abus de confiance, d’escroquerie et d’usage de faux », plaidant leur innocence.

Intervenant pour son client Adda Foudad, ancien directeur de l’école de la Police d’Ain Benian (Alger), l’avocat Belkhiter Abdelhafid a estimé que son mandant « a été une victime », remettant en cause, « la qualification des accusations, qui ne correspondaient pas, dit-il, aux actes reprochés ».

Son client a été poursuivi pour « abus de confiance, escroquerie et usage de faux ».

Me Bendahou Athmane, avocat de Belkebir Mohamed, s’est interrogé, devant le juge, sur les faits ayant permis au procureur de prononcer une peine à son encontre.

« Il est pour le moins étonné de porter l’accusation de « trahison » alors qu’il n’y avait pas en face une victime de cette trahison », soutient l’avocat. Il soutient, dans ce sens, que son client « devrait être entendu en tant que témoin et pas d’accusé ». Insistant sur « l’inexistence d’élément pouvant condamner son client », l’avocat a qualifié l’enquête de « superficielle ».

Pour Me Debbi Sid-Ahmed, qui a défendu le comptable de l’OPGI de Rélizane, a déclaré que « son client avait effectué les placements d’argent sur une décision émanant du premier responsable de l’Office ».

L’avocate et membre du Conseil de l’ordre des avocats de la région d’Alger, Ouali Nacera , qui a plaidé la cause de Benhendi Mustapha, a estimé que ce dernier « était plutôt une victime dans le sens, a-t-elle expliqué, où le crédit dont avait bénéficié l’entreprise auprès de Khalifa Bank a été accompli en total respect de la réglementation ».

Pour Me Oukil Mustapha, avocat de Bousebaine Rabah, ex-PDG de l’EPLF Blida, « il est incompréhensible de transformer un crédit bancaire dûment accordé en une accusation de corruption ». Portant son avis sur le déroulement du procès, il s’est étonné de voir la justice s’intéresser à ceux qui ont déposé de l’argent chez la défunte Khalifa Bank et pas à ceux qui en ont pris.

L’avocat Malek Mohamed constitué au profit de Laggoun Majda, accusée d’abus de confiance, a soutenu que « l’accusation retenue contre sa mandante n’était pas fondée ».

Dernière avocate à intervenir dans la séance de la matinée, Amel Boudjellal a plaidé l’innocence de son client, Berkat Benghechir, ancien responsable financier à l’OPGI de Rélizane.

L’avocate a estimé que le dépôt de l’argent à Khalifa Bank (agence d’Oran) « n’était pas une décision personnelle de son client, qui s’est soumis, précise-t-elle, à l’autorité de son directeur général qui n’a pas avisé le conseil d’administration de l’Office ».

S’agissant de l’accusation « d’abus d’influence », l’avocate a relevé qu’il « n’existait aucun élément prouvant un abus d’influence ». Mes Ouali Nacera et Tindidar Abdelhakim, défendant Bensouda Samira, ex-directrice du bureau d’Alger de Khalifa TV, ont estimé que leur cliente « avait appelé le liquidateur pour rendre la voiture de l’entreprise », ajoutant ainsi qu’elle « n’avait pas l’intention de la garder chez elle ».

Me Chelli Nora Ould Hocine plaidant en faveur d’un accusé, en l’occurrence Ahmed Yacine, a affirmé qu’on a l’impression que les principes ont changé, passant de l’innocence à l’incrimination et vis vers çà »

Dans son intervention, l’avocate a estimé que le seul tort de son client est d’avoir déposé pas moins de 325 milliards de dinars dans la banque Khalifa et d’avoir fait la connaissance de Khalifa Abdelmoumene Rafik. Ce dernier, faut-il le rappeler, est fils d’un homme très connu qui a toujours servi l’Algérie et milité aux côtés du célèbre martyr Abdelhafid Boussouf.

Le père d’Abdelmoumene Rafik Khalifa était un haut responsable du MALG qui a laissé derrière lui une grande histoire, celle d’un homme qui sacrifié toute sa jeunesse et son argent au service du peuple, de la nation mais surtout pour l’indépendance de l’Algérie ! »

Les plaidoiries des avocats des accusés se poursuivront aujourd’hui en faveur des accusés poursuivis en matière correctionnelle et criminelle.

Les avocats de l’ex-golden boy devront au plus tard dresser leurs plaidoiries dimanche prochain avant que le tribunal ne se retire pour délibérer dans cette affaire qui ne cesse pas de faire couler beaucoup d’encre.