La scène syndicale n’est pas près de connaître un répit. Plusieurs mouvements sont organisés çà et là par des syndicats représentant différents corps de métiers. Les responsables du Cnes ont décidé d’entrer en grève à partir du 15 novembre pour 15 jours renouvelables.
Le secrétaire général du Conseil national de l’enseignement supérieur, Abdelmalek Rahmani, a justifié hier le recours à la grève.
«Suite à la sourde oreille du ministère de tutelle, en l’occurrence celui de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, la corporation a décidé d’entrer en grève pour 15 jours successifs.» Au vu du timing choisi par le Cnes, cette grève risque d’avoir des répercussions négatives sur le suivi des cours des étudiants, eux qui ont récemment entamé la saison universitaire.
M. Rahmani a ajouté que «si les doléances des enseignants du supérieur ne sont pas prises en considération, la grève reprendra au lendemain de l’ultimatum qu’elle aura fixé».
En apportant plus de précisions, il a expliqué que «la grève est renouvelable et durera tant que le département de Harraoubia n’aura pas répondu positivement à leur revendication». Les principales exigences du Cnes reposent essentiellement sur les conditions socioprofessionnelles des enseignants.
Les plus importantes sont la revalorisation des salaires, que le Cnes juge très en deçà des rémunérations réelles et méritées ; la révision du régime indemnitaire et l’amélioration des conditions d’enseignement dans les établissements universitaires. Toutefois, l’un des points essentiels qui sera au menu lors de la grève du Cnes demeure incontestablement les logements qui doivent «être octroyés aux enseignants pour vivre décemment et gagner par conséquent une stabilité sociale», a souligné M. Rahmani.
Sur sa lancée, le SG du Cnes a affirmé que «les réunions tenues avec le ministère de tutelle durant le mois de mai n’ont apporté aucun résultat». En plus de cela, poursuit-il, «les promesses faites par les premiers responsables du département de Harraoubia ne se sont à ce jour pas concrétisées sur le terrain». Pour notre interlocuteur, «il ne sert plus à rien d’attendre les fausses promesses. Maintenant, la priorité est à l’action».
Le mouvement de grève qui sera entamé par le Cnes est prévu sur tout le territoire national, et tous les enseignants affiliés à ce syndicat devraient suivre les instructions décidées lors des rencontres des responsables nationaux du Cnes. M. Rahmani a avancé le chiffre de «14 000 enseignants prochainement grévistes». «Les revendications qui seront mises en relief sont légitimes», insistera notre interlocuteur. «La politique du dialogue est infructueuse», argumente-t-il.
Mehdi B.