Dans quelques jours seulement commencera le mois sacré du Ramadan. Plus de 1,5 milliards de musulmans à travers le monde s’abstiendront de boire et de manger de l’aube jusqu’au coucher du soleil. En Algérie, cela fait une moyenne de 13 à 15 heures de jeûne sec par jour.
Si le Ramadan, 4e pilier de l’islam, représente un rituel religieux très important, il n’est cependant pas sans risque pour certaines catégories de personnes, notamment les diabétiques. Quelles sont donc les bonnes pratiques qu’elles devront adopter pour préserver leur santé ?
Jeûne et diabète : quels sont les risques ?
Pour les personnes diabétiques, le jeûne induit une perturbation du rythme alimentaire qui, associée à la prise des médicaments antidiabétiques, peut entraîner de l’hypoglycémie (baisse du taux de glucose dans le sang). Sans traitement, ces crises sont susceptibles de provoquer une perte de conscience, voire des crises convulsives.
En outre, les principaux risques associés au jeûne sont :
• la déshydratation: perte de l’eau qui constitue l’organisme ;
• l’hypoglycémie: insuffisance du taux de sucre dans le sang ;
• l’hyperglycémie: excès du taux de sucre dans le sang ;
• la cétose diabétique: présence de corps cétoniques dans le sang.
Les personnes diabétiques sous insuline, celles ayant un contrôle inadéquat de la glycémie, celles présentant des épisodes d’hypoglycémie fréquents et celles ne ressentant plus les symptômes de l’hypoglycémie – constituent des profils particulièrement à risque. L’existence de complications, de maladies aigües, et certaines situations particulières (ex. travail physique, sport intensif, canicule) augmentent aussi les risques associés au jeûne.
Afin d’accomplir son jeûne en toute sécurité, il est primordial de vérifier avec son médecin les points suivants :
• Le contrôle du diabète;
• La surveillance de la glycémie ;
• La médication;
• Les risques du jeûne;
• L’état de santé général.
Par ailleurs, une personne vivant avec le diabète doit savoir que certaines situations pourraient l’obliger à rompre le jeûne. C’est le cas s’il survient : une hypoglycémie (glycémie en bas de 4,0 mmol/L) ou une hyperglycémie importante (glycémie en haut de 16,5 mmol/L).
Maintenir des habitudes de vie saines
Au-delà du jeûne, le Ramadan entraîne une perturbation drastique des habitudes de vie, en particulier les horaires des repas et le rythme de sommeil. En effet, beaucoup de gens veillent toute la nuit et ne dorment qu’après le repas du s’hour. Ces changements affectent en profondeur la gestion du diabète, et pour cette raison, certains conseils sont de mise.
La soirée, après la rupture du jeûne, il faut :
• Garder un horaire régulier pour les repas.
• Éviter le grignotage continu.
• Prendre des repas équilibrés.
• Boire assez d’eau afin de se réhydrater.
Lors du s’hour (repas du matin, avant le lever du soleil) : privilégier les aliments contenant des glucides à absorption lente (harira, semoule, haricots, riz…).
Lors de l’iftar (rupture du jeûne) : débuter par des aliments qui contiennent des glucides à absorption rapide (fruits, dattes), sinon boire un peu d’eau, puis consommer des aliments qui comportent des glucides à absorption lente.
Et en tout temps :
• Éviter les activités physiques intensives.
• Mesurer fréquemment la glycémie.
• Consulter un médecin dès qu’un problème se manifeste.
Enfin, il faut savoir que selon le Coran, le diabète fait partie des situations qui autorisent l’exemption du jeûne étant donné les risques pour la santé. Allah, le Très-Haut, dit : « Celui d’entre vous qui, malade ou en voyage, aura été empêché de le faire devra jeûner plus tard un nombre de jours égal à celui des jours de jeûne non observés. Dieu tient ainsi à vous faciliter l’accomplissement de vos devoirs religieux et non à vous le rendre difficile. » (Coran, II : 185)
Article sponsorisé par le centre médical Anadolu.