Les marchés pétroliers, perturbés par une conjoncture financière des plus difficiles en Europe, affichent des prix erratiques, perdant près de vingt pour cent de leur valeur, s’éloignant de la barre des quatre-vingts dollars qu’ils avaient atteinte, trois semaines auparavant.
C’est une tendance que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole a intégrée dans ses données, dans ses projections, en espérant que les prix se reprendront, passé la tempête sur le Vieux Continent.
L’OPEP n’entend pas en tout cas tenir une conférence extraordinaire pour juguler la chute des cours. Une conférence ministérielle ordinaire est cependant prévue en octobre prochain, en vue de discuter de l’évolution des marchés, et il est peu probable qu’elle donne lieu à une baisse des quotas de production. La dégringolade des prix, l’organisation viennoise ne s’en inquiète pas ?
L’OPEP se montre confiante, la demande pétrolière étant en progression,selon un document récent que celle-ci a rendu public. Pendant ce temps, la courbe des cours flanche, les prix sont tombés, mardi dernier, par exemple, à moins de 68 dollars le baril, le marché reste pessimiste face à la crise en zone euro et ses effets sur le secteur bancaire.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en juillet a plongé en séance jusqu’à 67,15 dollars, avant de limiter sa baisse. A Londres, sur l’InterContinentalExchange, le baril de brent de la mer du Nord à échéance identique a cédé 1,62 dollar, terminant à 69,55 dollars.
Il avait touché dans la journée 68,15 dollars, son plus bas niveau depuis début février, une diminution amplement commentée : pour Jason Schenker, de Prestige Economics, cité par des agences de presse, ce nouveau recul des cours a été entraîné par «les inquiétudes persistantes du marché concernant les dettes des Etats de l’UE.
Les gouvernements vont réduire leurs dépenses, cela va affecter la capacité des économies de ces pays à se reprendre, surtout dans un pays comme l’Espagne où le chômage atteint vingt pour cent, a relevé de son côté Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
Pour la journée, d’hier, de l’optimisme dans l’air, les cours du brut repartant à la hausse, dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de «light sweet crude» pour livraison en juillet prenait ainsi 62 cents à 69,37 dollars, tandis que le brent de la mer du Nord, à échéance identique, gagnait 60 cents à 70,15 dollars.
Par Youcef Salami